Budget 2026 : Marine Le Pen juge «normal» que les plus riches participent

Au micro de la matinale de CNews et d’Europe 1, ce 16 septembre, Marine Le Pen a estimé qu’une «très grosse fortune» en France ne constituait pas «un totem d’immunité». Critiquant le projet de la gauche d’une taxe dite «Zucman», la patronne des députés RN a remis en avant le projet porté par son parti d’un impôt sur la fortune financière.
« Ce n’est pas un totem d’immunité d’avoir une très grosse fortune. » Invitée ce 16 septembre de la Grande Interview, sur CNews et Europe 1, la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, Marine Le Pen, s’est déclarée favorable à la contribution de tous pour tenter de relever les finances du pays.
« Il n'est pas anormal que ceux qui sont les plus riches dans notre pays participent au règlement des difficultés », a déclaré l’ancienne candidate à la présidentielle. « Ce serait étonnant qu’on demande des efforts aux uns et aux autres et que les seuls à qui on n’en demande pas soient, en l’occurrence, ceux qui ont un gros patrimoine », a-t-elle insisté, plaidant une mesure de « bon sens ».
La députée du Pas-de-Calais était alors interrogée sur la taxe dite « Zucman », portée par la gauche, qui vise à instaurer un « impôt plancher » de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, outils de travail inclus.
Pointant du doigt un « problème essentiel » dans cette prise en compte des biens professionnels dans l’assiette de ce potentiel prélèvement obligatoire, Marine Le Pen a remis en avant l’impôt sur la fortune financière (IFF) porté par le RN dans son programme fiscal.
Celui-ci remplacerait l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui, au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, avait remplacé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en exonérant les actifs financiers et en taxant la plupart des biens immobiliers, qu’ils soient détenus directement ou indirectement.
Les propositions fiscales de la gauche « déconnectées de la réalité », selon le Medef
Pour sa part, tout en gardant le seuil de 1,3 million d’euros de l’ISF puis de l’IFI, au-delà duquel la valeur d’un patrimoine serait taxée, le parti de Jordan Bardella entend exonérer la résidence principale, la « résidence unique » des contribuables, ainsi que « 75 % de la détention des parts de PME et d’ETI », a précisé Marine Le Pen.
Adoptée en février par l’Assemblée nationale, à travers une proposition de loi, puis retoquée en juin par le Sénat, la création de cette taxe « sur le patrimoine des ultra-riches » est revenue sur le devant de la scène politico-médiatique avec la chute du gouvernement Bayrou le 8 septembre.
Des propositions fiscales, portées par la gauche, qui apparaissent « déconnectées de la réalité », avait fustigé le président du Medef, Patrick Martin, dans une interview au Parisien parue le 13 septembre. « On se demande si ce n’est pas une provocation », avait-il poursuivi, promettant une « grande mobilisation patronale » en cas de hausse de la fiscalité sur les entreprises.