Tentative de coup d’État en RDC : 37 condamnés à mort, dont trois Américains
En République démocratique du Congo (RDC), un tribunal militaire a condamné à mort, le 13 septembre, 37 personnes, dont trois Américains, reconnues coupables de la tentative de coup d'État du 19 mai dernier. Quatorze personnes ont été acquittées lors de ce procès, qui avait débuté en juin.
La peine capitale a été prononcée le 13 septembre contre 37 personnes, dont trois Américains, poursuivies pour la tentative de coup d’État du 19 mai en République démocratique du Congo (RDC), lors d'une audience diffusée en direct à la télévision depuis un tribunal militaire de la capitale Kinshasa.
Les accusés, pour la plupart Congolais mais comprenant aussi un Britannique, un Belge et un Canadien, ont cinq jours pour contester le verdict en appel. Placés sous les feux de la rampe par la presse internationale, les trois Américains étaient vêtus de vêtements de prison bleus et jaunes et assis sur des chaises en plastique. Quatorze personnes ont été acquittées lors de ce procès, qui s’était ouvert en juin.
Les 51 personnes concernées étaient poursuivies pour plusieurs chefs d'accusation, dont beaucoup sont passibles de peine de mort, notamment de «tentative de coup d’État», d’«attentat», de «terrorisme», de «meurtre» et d' «association de malfaiteurs». Le 27 août, les procureurs avaient exhorté les juges à condamner à mort «tous» les prévenus, à l'exception d'un seul accusé qui souffre de «problèmes psychologiques».
La peine de mort, qui n'était plus appliquée en RDC depuis 20 ans, a été rétablie le 13 mars dernier. Le gouvernement avait ainsi décidé de reprendre les exécutions capitales, notamment contre les militaires coupables de «trahison» et les auteurs de «banditisme urbain entraînant mort d'homme».
Putsch avorté
Le 19 mai dernier, une tentative de coup d'État par l'opposant Christian Malanga, visant le président Félix Tshisekedi et son ministre de l'Économie Vital Kamerhe, a été rapidement déjouée par les forces armées congolaises.
Six personnes ont été tuées, dont l’auteur de la tentative avortée Christian Malanga, abattu pour avoir résisté à son arrestation peu après avoir diffusé en direct l'attaque sur ses réseaux sociaux.
Son fils, Marcel Malanga, âgé de 21 ans et citoyen américain, ainsi que deux autres ressortissants des États-Unis sont jugés pour leur rôle dans l'attaque.
Le deuxième Américain est dénommé Tyler Thompson Jr, d’après les rapports de presse internationaux. Âgé aussi de 21 ans, il s’était envolé pour la RDC depuis l’Utah avec le jeune Malanga pour ce que sa famille croyait être des vacances.
Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans, est le troisième Américain jugé. Il aurait connu Christian Malanga par l’intermédiaire d’une société d’extraction d’or créée au Mozambique en 2022, selon un rapport de la newsletter Africa Intelligence.
Le 7 juin dernier, la première audience du procès de ces 51 individus, dont trois Américains, accusés d'avoir tenté de renverser le président Félix Tshisekedi, avait été retransmise en direct à la télévision et à la radio nationales depuis la prison militaire de N'dolo, à Kinshasa, capitale de la RDC.