Le Niger veut renforcer sa souveraineté dans le secteur pétrolier

Le Niger veut renforcer sa souveraineté dans le secteur pétrolier© ANP
Chaibou Ibrah Abdoul Nasser, directeur général des hydrocarbures au ministère du Pétrole du Niger.
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Le Niger a annoncé la création d’un complexe pétrolier et d’une raffinerie à Dosso, dans l’ouest du pays, afin de renforcer son industrie pétrolière et d'asseoir sa souveraineté sur ce secteur vital.

Au Niger, le directeur général des hydrocarbures au ministère du Pétrole, Chaibou Ibrah Abdoul Nasser, a annoncé le 26 août la création d’un complexe pétrolier et d'une seconde raffinerie pour le pays à Dosso, ville située à environ 150 kilomètres de Niamey. Les autorités nigériennes ont par ailleurs annoncé la création d’un institut du pétrole à l’université de Zinder, dans la même région qui abrite la raffinerie de Soraz.

Cité par l’agence de presse nigérienne ANP, le responsable a expliqué que ces nouveaux projets s’inscrivaient dans l’optique d’asseoir la souveraineté du Niger sur son secteur pétrolier. «On n’aura plus besoin de traverser d’autres frontières pour avoir des produits transformés, notamment les produits pharmaceutiques, des produits en plastique», a-t-il expliqué, soutenant que la fabrication de ces produits dérivés au Niger favoriserait la souveraineté nationale dans ces activités.

Ces déclarations interviennent alors que le gouvernement militaire, arrivé au pouvoir avec le coup d'État du 26 juillet 2023 et dirigé par le général Abdourahamane Tiani, a accusé les gouvernements précédents de «soumission aveugle» à la France et à la Cédéao, annonçant notamment la rupture d’accords de coopération avec Paris et l'UE, y compris dans l’exploitation des gisements nucléaires ou des puits de pétrole.

Le 6 juillet dernier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.

Reprise des exportations vers le Bénin

Ces déclarations interviennent par ailleurs alors que l’agence de presse nigérienne ANP a rapporté le 17 août que Sahabi Oumarou avait été nommé ministre du Pétrole au Niger, marquant un nouvel élan dans la gestion de ce dossier.

À la même période, les médias nigériens et béninois avaient annoncé la reprise du chargement de pétrole brut nigérien vers le Bénin après un arrêt de plusieurs mois dû à des tensions diplomatiques.

Le directeur en charge des hydrocarbures au ministère nigérien du Pétrole a rappelé dans ce sens que la majorité du pétrole était destinée à l’exportation, soulignant que le Niger disposait de plusieurs potentialités pétrolières et gazières encore non exploitées.

«Pour Bilma, nous espérons que d’ici 2025 la Sonidep, qui est une entreprise nationale, va développer ce bloc pour que nous ayons notre premier baril "Made by Niger", et ça, c’est vraiment un honneur pour le pays», a notamment déclaré Chaibou Ibrah Abdoul Nasser.

Mais si la reprise du chargement de pétrole est une avancée significative, la réouverture complète de la frontière entre les deux pays reste en suspens. Cette question devrait faire l’objet de nouvelles discussions entre les autorités des deux pays dans les prochains mois, à en croire certains médias.

Le projet de gazoduc transsaharien relancé

Chaibou Ibrah Abdoul Nasser a abordé également la question de la reprise de la coopération avec l’Algérie. «L’entreprise pétrolière algérienne Sonatrach a fait des découvertes sur ce bloc Kafra et a relevé un potentiel pétrolier énorme qui peut être exploitable par cette entreprise», a relevé le responsable, soulignant que son pays avait besoin de ce potentiel pour faciliter le transport des hydrocarbures.

En effet, la société algérienne Sonatrach a annoncé le 7 août la reprise de ses activités pétrolières au Niger, au moment où les deux pays poursuivent les concertations pour concrétiser le mégaprojet de gazoduc transsaharien TSGP censé relier l’Algérie au Nigeria en traversant le Niger.

Ce gazoduc «va traverser le Niger sur plus de 1 000 km et c’est une coopération entre le Niger, le Nigeria et l’Algérie. Alors grâce à des discussions qui se sont tenues antérieurement, les ministres de ces trois pays ont pris des engagements pour réaliser ces gazoducs qui vont alimenter le marché international en gaz de ses trois pays», a expliqué le cadre du ministère nigérien du Pétrole.

Le Niger produit quotidiennement 110 000 barils de brut de pétrole, dont 20 000 sont destinés à la raffinerie de Soraz (société de raffinage de Zinder) et 90 000 à l’exportation, opérée par Wapco Niger via le port de Sèmè Kpodji au Bénin.

Le Niger compte 44 blocs pétroliers et une zone en exploitation (Agadem), parmi lesquels neuf sous licence et 35 ouverts à l’exploration, selon le cadastre pétrolier du pays.

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