Migration clandestine en Tunisie : jusqu’à dix ans de prison pour les passeurs de «l’affaire des disparus de Zarzis»

Migration clandestine en Tunisie : jusqu’à dix ans de prison pour les passeurs de «l’affaire des disparus de Zarzis»© libre
« Zarzis veut connaitre la vérité » : le 18 octobre 2022, soit près d’un mois après le drame, plus de 7 000 personnes étaient descendues dans les rues et une grève générale avait été observée à Zarzis pour réclamer de nouvelles recherches.
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C’est un naufrage de migrants clandestins qui défraie la chronique en Tunisie depuis 2022. L'embarcation avait sombré en septembre 2022 au large de Zarzis avec 18 passagers à bord. Tous étaient tunisiens et aucun n'avait survécu. Une dizaine de corps avaient été retrouvés des semaines plus tard.

Le 13 juin dans la soirée, le tribunal de première instance de Médenine (dans le sud de la Tunisie) a condamné cinq passeurs à des peines de quatre à dix ans de prison, pour avoir organisé une traversée clandestine de la Méditerranée. Celle-ci s'était terminée par le naufrage de l'embarcation dans la nuit du 20 au 21 septembre 2022, au large de Zarzis, dans le sud-est du pays.

À bord : 18 personnes, pour la plupart des adolescents de 16 à 18 ans, un bébé et deux femmes, avec qui tout contact avait été perdu une demi-heure seulement après leur départ. Aucun n'avait survécu et seulement une dizaine de corps avaient été retrouvés des semaines plus tard.

Le tribunal de Médenine a jugé les cinq accusés « coupables de l'organisation d'opérations d'immigration illégale depuis la Tunisie », a précisé aux médias le porte-parole du tribunal Lassad Horr, qui a ajouté qu'une embarcation, deux voitures et un appareil GPS avaient été saisis pendant l'enquête. Les peines ont été prononcées avec « exécution immédiate », a-t-il encore précisé, bien que deux des accusés soient toujours en fuite.

« Zarzis veut connaitre la vérité »

Ce naufrage avait fait couler beaucoup d’encre et provoqué un vif émoi en Tunisie. Le 18 octobre 2022, soit près d’un mois après le drame, plus de 7 000 personnes étaient descendues dans les rues et une grève générale avait été observée à Zarzis pour réclamer de nouvelles recherches.

Les manifestants avaient également dénoncé l'enterrement par erreur de quatre migrants tunisiens dans un cimetière privé, habituellement réservé aux migrants d'Afrique subsaharienne repêchés dans la région.

Scandant le slogan « Zarzis veut connaitre la vérité », les protestataires avaient revendiqué le droit de connaître les circonstances de l’enterrement des disparus dans le cimetière des étrangers « sans recourir à la médecine légale ou aux familles pour identifier les corps ».

Au cours de cette journée, toute la ville avait été fermée et une participation populaire record des habitants de Zarzis avait été enregistrée, outre des manifestations de solidarité dans tout le pays.

Après ces protestations, le président tunisien Kaïs Saïed avait ordonné au ministère de la Justice d'ouvrir une enquête, « afin que les Tunisiens connaissent toute la vérité et que les responsables de ces drames affrontent les conséquences de leur négligence ».

Périlleuse traversée

La Tunisie est l'un des principaux points de départ des migrants qui risquent la périlleuse traversée clandestine de la Méditerranée dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Si la grande majorité des migrants qui s’engagent sur cette route sont originaires d’Afrique subsaharienne, de nombreux Tunisiens cherchent aussi à gagner les rives nord.

Nombre d'entre eux n'arrivent jamais à destination.

Depuis le 27 mai, quatre ressortissants tunisiens sont portés disparus après le naufrage de leur canot près de Chebba, à l’est de la Tunisie. Le 19 mai encore, la Garde nationale avait annoncé la disparition en mer de 23 migrants tunisiens partis deux semaines plus tôt de Nabeul, dans le nord-est de la Tunisie. En janvier dernier, la disparition d’une quarantaine de citoyens tunisiens a provoqué l’ire de leurs familles. Le tribunal de Sfax avait ouvert une enquête, mais les recherches de corps en mer n’ont rien donné.

En 2023, plus de 1 300 migrants – subsahariens et tunisiens - sont morts ou ont été portés disparus dans des naufrages près des côtes tunisiennes, selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

Les autorités maritimes tunisiennes ont toutefois indiqué ce 11 juin qu’elles avaient «réussi à secourir 30 281 individus depuis janvier dernier». 21 652 migrants avaient été sauvés au cours de la même période de l'année 2023. Selon le gouvernement italien le 4 juin dernier, qui a salué le rôle de la Tunisie et de la Libye, le nombre de migrants en Italie a chuté de 60%. En juillet 2023, l'UE avait accordé une aide financière de 255 millions d'euros à la Tunisie afin d'obtenir des efforts accrus pour réduire les passages. Au risque de laisser la crise migratoire s'installer de l'autre côté de la Méditerranée.

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