Sabotage de Nord Stream : les forces de l’OTAN sont-elles incapables d’«assurer la sécurité autour de leurs bases», interpelle Patrouchev

Dans une tribune au quotidien Kommersant, Nikolaï Patrouchev a réagi ce 7 septembre aux dernières informations parues dans la presse allemande concernant l’avancée de l’enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream. Des fuites que ce conseiller du président russe juge «absurdes» à plusieurs égards.
« J'ignore à qui sont destinées ces fuites dans la presse, mais les personnes compétentes se posent de nombreuses questions. » Dans une tribune à paraître ce 7 septembre dans Kommersant, le conseiller du président russe, Nikolaï Patrouchev, revient sur les dernières informations parues dans la presse allemande concernant l’enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022.
Cette affaire est revenue sous les projecteurs de la presse après l’annonce le 21 août, par le parquet fédéral allemand, de l’arrestation en Italie d’un suspect ukrainien, Sergueï Kouznetsov. Le parquet avait alors évoqué un « groupe d’individus qui ont placé des explosifs sur les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, près de l’île de Bornholm ». En somme, comme le relate une partie de la presse en France, la piste d’« un commando 100 % ukrainien ».
Une version, entretenue depuis plus d’un an par ces mêmes médias allemands, reprise par une partie de la presse européenne, dont la logique est bien loin de satisfaire la partie russe. « Qui, par exemple, a permis à des saboteurs ukrainiens d'opérer aussi librement sur le territoire d'un autre État ? », s’est interrogé Nikolaï Patrouchev, selon des extraits que le quotidien russe a publié.
Une opération qui n'a pu être menée que par une équipe « hautement qualifiée »
« Il s'avère que les forces navales de l'OTAN ne peuvent pas assurer la sécurité autour de leurs bases, et que les autorités allemandes sont incapables de contrôler les activités des étrangers sur leur territoire », a-t-il poursuivi, « ou bien toutes ces activités ont-elles été planifiées, contrôlées et menées avec la participation de représentants hautement qualifiés des services de renseignement de l'OTAN ? ».
Sur cet aspect technique de l'opération de sabotage, Nikolaï Patrouchev a en effet souligné qu'elle n'avait pu être menée à bien que par des individus « hautement qualifiés, possédant une vaste expérience de travail à des profondeurs importantes », au regard des conditions difficiles de la mer Baltique.
« Même si des Ukrainiens ont participé à cela, il est clair qu'ils n'ont pas pu le faire seuls », avait déclaré auprès des Izvestia, à la mi-août 2024, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. « Il est clair que pour réaliser un tel attentat, l'ordre est venu du plus haut niveau, comme on dit, et le plus haut niveau pour l'Occident, c'est bien sûr Washington », avait-il ajouté, réagissant, déjà, à des « révélations » de la presse allemande concernant un mandat d’arrêt lancé contre un instructeur de plongée ukrainien.