Pour Lavrov, pas de doute : le sabotage de Nord Stream a été ordonné par Washington

Pour Lavrov, pas de doute : le sabotage de Nord Stream a été ordonné par Washington© RIA NOVOSTI
Sergueï Lavrov le 19 août à Bakou (image d'illustration).
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Le chef de la diplomatie russe a dénoncé ce 19 août une «opération pour détourner l’opinion publique allemande des vrais auteurs», dans la foulée d'articles publiés dans les médias allemands et américains pointant vers une responsabilité ukrainienne dans l'affaire du sabotage des gazoducs Nord Stream.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a jugé «clair» ce 19 août que le sabotage des gazoducs russes Nord Stream en septembre 2022, avait été ordonné par les Etats-Unis. Une observation qui intervient dans la foulée de «révélations» dans les médias américains et allemands, sur la responsabilité de Kiev.

«Même si des Ukrainiens ont participé à cela, il est clair qu'ils n'ont pas pu le faire seuls. Il est clair que pour réaliser un tel attentat, l'ordre est venu du plus haut niveau, comme on dit, et le plus haut niveau pour l'Occident, c'est bien sûr Washington», a déclaré Sergueï Lavrov au micro d’Izvestia, ce 19 août.

Plusieurs médias allemands ont, le 14 août, rapporté que la justice allemande avait lancé un mandat d’arrêt contre un instructeur de plongée ukrainien, soupçonné d’être lié au sabotage dans la Baltique des gazoducs Nord Stream, en septembre 2022. La Pologne n'a toutefois pas réagi à temps pour interpeller le suspect sur son sol.

Dans la foulée de la divulgation par la presse d’un mandat d’arrêt émis par la justice allemande contre un suspect ukrainien dans l’affaire du sabotage du Nord Stream, le Wall Street Journal (WSJ) a apporté dans la nuit du 14 août de nouvelles révélations, pointant vers l’ancien commandant en chef de l’armée ukrainienne Valeri Zaloujny. Selon le WSJ, ce dernier n’aurait pas obéi à Volodymyr Zelensky, qui aurait donné l’ordre d’annuler l’opération après une demande de la CIA.

Une «opération pour détourner l’opinion publique allemande des vrais auteurs»

«Aujourd'hui, nous assistons à des tentatives visant à rejeter la faute sur certains officiers qui buvaient avec des hommes d'affaires et qui ont soit embauché quelqu'un, soit décidé d'apprendre eux-mêmes la plongée», a fait observer Lavrov.

«Lorsqu’au moins une partie des informations dont nous avons besoin ne sont pas fournies par les voies officielles, mais apparaissent dans les journaux (et simultanément dans trois publications allemandes et une américaine), cela donne à penser que tout a été mis en scène», a encore ajouté Lavrov. «L'opération a été conçue dans le but de détourner l'opinion publique en Allemagne et dans le monde des véritables exécutants, coupables et commanditaires de l'acte terroriste», a-t-il poursuivi, avant de préciser que la Russie insistera «sur une enquête internationale transparente».

L’Allemagne devrait avoir honte, dénonce Lavrov

Le ministre russe a enfin dénoncé la pusillanimité allemande face à un sabotage visant ses intérêts : «Il est honteux pour l’Allemagne d’accepter en silence qu’elle ait été privée de sa base de prospérité énergétique et économique à long terme. Pendant de nombreuses décennies, cela a été la clé de son développement sous la forme d’un approvisionnement stable en gaz russe à des prix raisonnables».

L’affaire a aussi tendu les liens entre l’Allemagne et la Pologne. August Hanning, ancien directeur des services de renseignement allemands (1998-2005) a accusé la semaine passée dans Die Welt la Pologne d’avoir été complice de l’Ukraine : «Il est évident que c'est une équipe ukrainienne qui a mené l'attaque. Et cela n'a été possible qu'avec un fort soutien logistique de la Pologne». Et d’ajouter : «Je pense qu'il y a eu des accords entre les présidents [ukrainien Volodymyr] Zelensky et [polonais Andrzej] Duda pour mener à bien cet attentat», a-t-il ajouté. 

«La Pologne n'a en rien participé. Il faut bien dire que c'est un mensonge », a rétorqué le vice-Premier ministre et ministre du Numérique Krzysztof Gawkowski le 16 août sur Polsat News.

Le 26 septembre 2022, plusieurs explosions sous-marines ont provoqué quatre énormes fuites de gaz sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l'Allemagne et acheminant l'essentiel du gaz russe vers l'Europe. De nombreuses thèses avaient alors circulé en Occident, y compris l'idée que la Russie avait fait exploser ses propres infrastructures.

Kiev veut encore faire croire à la culpabilité de Moscou

Une thèse reprise par Kiev la semaine passée, qualifiant de «non-sens absolu» ces enquêtes le mettant en cause. «La Russie a estimé qu'il était nécessaire de discréditer l'Ukraine de manière conjoncturelle, afin de réduire son influence diplomatique, émotionnelle et informationnelle sur la communauté européenne», a-t-il soutenu, quitte à «perdre les opportunités commerciales de Nord Stream», a prétendu le 15 août le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak.

Moscou a cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1 à la suite de sanctions du G7 sur le pétrole russe en septembre 2022. Nord Stream 2, qui devait doubler la capacité de transport de gaz, a été ciblé alors qu’il devait entrer en service, Olaf Scholz ayant suspendu la certification du projet le 22 février 2022 à la suite de la reconnaissance par Moscou de l’indépendance des Républiques populaires du Donbass.


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