Maria Zakharova : Merz veut faire taire les discussions publiques sur les livraisons de Taurus à Kiev
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La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a réagi aux déclarations du chancelier allemand Friedrich Merz sur les livraisons de missiles de croisière Taurus à l’Ukraine. Selon elle, l’objectif de Berlin n’est pas de parvenir à la paix, mais de conserver des « récits agressifs ».
« Le chancelier allemand Merz a récemment déclaré, en ce qui concerne la fourniture de missiles de croisière Taurus au régime de Kiev, que "pour l’instant, cette question n’est pas à l’ordre du jour". La voilà, semble-t-il, la confirmation que l’Allemagne, comme on a essayé de nous le faire croire, aspire à un règlement pacifique du conflit en Ukraine, à avoir place non seulement à la table où sont posées des cuillères à sucre et des mouchoirs, mais aussi à celle prévue pour des négociations sérieuses », a écrit sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
Mais la diplomate a appelé à ne pas être naïfs: « Il joue sur les mots », prévient-elle. Elle a expliqué que l’objectif du chancelier allemand était de mettre un terme à toute discussion sur les livraisons de missiles à longue portée. « Personne ne saura jamais combien de missiles Berlin a livrés au régime de Kiev, ni quand », estime Maria Zakharova.
Elle attire l'attention sur les propos du chancelier allemand : « Écoutez ce qu’en dit Friedrich Merz : "La discussion sur la livraison des missiles Taurus à Kiev a été menée publiquement, ce qui a constitué un avantage stratégique pour la Russie et un inconvénient stratégique pour l’Allemagne. Le gouvernement allemand a décidé de ne plus rendre public les transferts d’armes à l’Ukraine" ».
Ainsi, selon Maria Zakharova, l’objectif de Berlin n’est pas de parvenir à la paix, mais de conserver des « récits agressifs ».
Mi-avril, dans une interview accordée à la chaîne de télévision ARD, Friedrich Merz a admis que l'Allemagne fournirait des missiles de croisière Taurus à l'Ukraine en cas d'accord des partenaires européens. À son tour, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré que de « nombreux arguments » s'opposaient à une telle démarche. La diplomatie russe a martelé que Moscou considérerait une frappe de missiles Taurus sur une installation russe comme une participation de Berlin aux hostilités du côté de Kiev.
