Deuxième guerre mondiale : Poutine appelle à lutter contre la falsification de l’histoire
© Kristina Kormilitsyna / RIA Novosti
Ce 30 avril, à l'occasion du IIIe Congrès international antifasciste, le président russe a appelé à l’unité afin de «défendre la vérité» sur le conflit le plus meurtrier du XXe siècle. Le chef de l’État russe a également rappelé, à l’aune des commémorations de la Victoire, l’importance de lutter contre toutes «idéologies destructrices».
Alors qu’à travers l’Europe le 80e anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie approche à grands pas, le président russe a réitéré ce 30 avril l’importance de lutter contre la réécriture de l’histoire de ce conflit qui a notamment coûté la vie à 27 millions d’âmes soviétiques.
« Aujourd'hui, alors que nous sommes confrontés à de sérieux défis, alors que les résultats de la guerre la plus brutale du XXe siècle sont révisés et falsifiés pour servir des intérêts politiques égoïstes, et que le rôle de l'Union soviétique dans la victoire est minimisé, il est important d'être unis pour défendre la vérité sur la guerre passée », a déclaré le président russe. Celui-ci s'est exprimé à l’occasion de l’ouverture du IIIe Congrès international antifasciste, qui se tient dans la région de Moscou.
Vladimir Poutine a insisté sur la nécessité de « lutter contre la propagation de toute forme de racisme, de néonazisme, de russophobie, d’antisémitisme et d’autres idéologies destructrices ». « C'est notre devoir envers les anciens combattants et les générations futures », a également déclaré le chef de l'État russe, évoquant une « base solide pour construire un monde sûr et juste, des relations d'égalité et de partenariat entre les nations ».
Inversion dans l'opinion publique occidentale
Depuis plusieurs décennies, une inversion s’opère dans l’opinion publique occidentale quant au rôle joué par l’URSS dans la victoire contre l’Allemagne Nazie.
En France, par exemple, alors que 57 % des sondés déclaraient à l’Ifop en mai 1945 que l’URSS était le principal contributeur à la victoire en Europe, ils n’étaient plus que 25 % en mai 1994 et même 20 % en mai 2004. Inversement concernant les États-Unis, qui sont passés de la deuxième place à la première place du podium avec 58 % de Français déclarant en juin 2004 que les Américains étaient les principaux contributeurs de la victoire sur l’Allemagne, contre 20 % en 1945.
Un sondage de l’institut britannique ICM Research, commandé par Sputnik à l’occasion du 70e anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie en 2015, avait révélé une tendance similaire en Allemagne et – dans une autre mesure – au Royaume-Uni.
Une situation qui ne devrait pas s’arranger avec l’exclusion de la Russie de célébrations, en Europe, liée à la fin de la Seconde Guerre mondiale ces dernières années sur fond de conflit – et avant ce dernier, de tensions – en Ukraine.
