Von der Leyen cède face à Trump : l’UE signe un «horrible» accord sur les tarifs douaniers, affirme le Times

Von der Leyen cède face à Trump : l’UE signe un «horrible» accord sur les tarifs douaniers, affirme le Times Source: AP
Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se serrent la main après avoir conclu un accord commercial à Turnberry, en Écosse, le 27 juillet 2025.
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Sous la pression des États-Unis, Ursula von der Leyen a accepté une transaction commerciale jugée catastrophique pour l’Europe. Selon le Times, elle a cédé aux exigences de Donald Trump pour éviter une réduction des troupes américaines en Europe. Une démonstration de la dépendance militaire et énergétique de l’UE vis-à-vis de Washington.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a finalement signé le 27 juillet un accord très désavantageux avec les États-Unis concernant l’imposition de nouveaux tarifs douaniers sur les exportations européennes. D’après un article du Times publié ce 3 août, cette décision a été motivée par la crainte d’un retrait partiel du contingent militaire américain stationné en Europe. L’accord prévoit l’acceptation de droits de douane américains à hauteur de 15 % sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis, alors que Donald Trump envisageait initialement un taux de 30 %.

En échange, Bruxelles s’est engagé à acheter pour 750 milliards de dollars de ressources énergétiques américaines (notamment du gaz naturel liquéfié et du combustible nucléaire), ainsi qu’à investir 600 milliards de dollars dans l’industrie numérique américaine, et ce, dans un délai de trois ans. La Commission promet également d’inciter les entreprises européennes à orienter leurs achats vers les États-Unis, bien qu’elle reconnaisse ne pas pouvoir les y contraindre formellement.

Ursula Von der Leyen avait d’abord préparé une riposte ferme face à la menace américaine, avant de reculer lors d’une rencontre avec Donald Trump en Écosse. Ce revirement est directement lié à la peur que Washington ne réduise drastiquement son soutien militaire à l’Ukraine, voire revoie à la baisse sa présence en Europe dans le cadre d’un « posture review » à venir, document stratégique attendu dans les semaines prochaines.

Jacob Kirkegaard, expert du centre analytique bruxellois Bruegel, déclare dans l’article que « tous reconnaissent que du point de vue commercial, c’était une horrible affaire pour l’Europe. Mais si vous êtes un dirigeant responsable, vous n’avez pas d’autre choix que de garder la puissance militaire dominante de l’OTAN – c’est-à-dire l’Amérique de Trump – de votre côté ».

Un accord critiqué en Europe

Le comportement de la présidente de la Commission est ainsi comparé à celui du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, qui, lors d’un sommet en juin, avait surnommé Trump « papounet » pour souligner la soumission stratégique des Européens. Toujours selon Jacob Kirkegaard, « elle a dû faire ce sale boulot, parce que c’était nécessaire ».

La presse européenne ne cache pas son indignation. Le Premier ministre français François Bayrou a qualifié la journée de signature de l’accord de « jour noir pour l’Europe », tandis que le président hongrois Viktor Orban affirmait que Donald Trump avait « mangé Von der Leyen au petit-déjeuner ».

Le journal britannique rappelle aussi que le Royaume-Uni, pourtant bien moins puissant économiquement que l’UE, a obtenu une taxation de seulement 10 % sur ses exportations. Par contraste, l’UE a accepté des termes bien plus durs, signe de sa faiblesse politique face à Washington.

Cette transaction soulève aussi des critiques internes au sein même de l’Union. Ursula Von der Leyen, dont le style de gestion centralisé est de plus en plus contesté à Bruxelles, a échappé de justesse à une motion de censure au Parlement européen le mois dernier. Plusieurs commissaires se plaignent d’un manque de consultation, selon Charles Grant, directeur du Centre for European Reform.

Une dépendance stratégique renforcée

L’accord tarifaire avec les États-Unis n’inclut pas la suppression des droits de douane de 50 % sur l’acier et l’aluminium européens. Une réduction de ces taxes pourrait être négociée ultérieurement.

La transaction conclue avec Donald Trump est perçue en Europe comme une humiliation stratégique dictée par la soumission aux intérêts américains. Cette dépendance militaire et économique croissante inquiète de plus en plus d’États membres. L’accord pourrait entraîner une baisse de 0,5 % du PIB européen.

Dans les faits, ce nouvel épisode illustre le déséquilibre structurel entre une Europe affaiblie, prisonnière de sa dépendance énergétique et sécuritaire, et une Amérique trumpienne prête à en tirer tous les bénéfices.

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