Koursk : en réponse, la Russie doit aller «à Kiev et au-delà», estime Medvedev
L’offensive lancée par l’Ukraine dans la région de Koursk justifie d'aller «à Kiev et au-delà», a déclaré le 8 août l'ancien président Dmitri Medvedev, estimant que l’opération spéciale russe devait «acquérir un caractère ouvertement extraterritorial». De son côté, le Pentagone juge que cette offensive ukrainienne ne constitue pas une escalade.
«Il est nécessaire de tirer une leçon sérieuse de ce qui s'est passé.» Dans un message posté sur sa chaîne Telegram, Dmitri Medvedev a réagi à l’offensive lancée par Kiev contre la région russe de Koursk. «À partir de maintenant, l'opération militaire spéciale doit devenir ouvertement de nature exterritoriale», a déclaré le 8 août le vice-président du Conseil de sécurité russe.
«Nous pouvons et devons aller plus loin dans ce qui existe encore en Ukraine», a lancé l’ancien président russe. Avant de poursuivre : «Jusqu'à Odessa, Kharkov, Dnepropetrovsk, Nikolaev. Jusqu'à Kiev et plus loin. Il ne doit y avoir aucune restriction en termes de frontières reconnues.»
Le 6 août, la Défense russe avait fait état d’une tentative d’incursion ukrainienne dans la région de Koursk à l’aide de 300 combattants. Le lendemain, le chef d’état-major des armées, Valeri Guerassimov, avait porté ce nombre à «1 000 hommes», afin de «saisir une partie du territoire de la région de Soudja», ajoutant que leur progression avait été «arrêtée». Selon un communiqué du ministère russe de la Défense, publié le 8 août à la mi-journée, les pertes ukrainiennes s’élèveraient à 660 soldats et 82 véhicules.
Depuis le début de cet assaut ukrainien, accompagné de tirs sur les localités frontalières de Koursk, des milliers d’habitants de la région ont été déplacés. Plusieurs dizaines de civils ont été blessés, selon les bilans du ministère de la Santé, les autorités régionales ayant rapporté plusieurs tués au sein des services de secours. Le président russe a qualifié cette offensive de «provocation à grande échelle» et la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a fustigé une «attaque terroriste massive».
«Nous n’avons pas l’impression qu’il s’agit d’une escalade», déclare le Pentagone
Côté américain, premier soutien militaire de Kiev, les déclarations de porte-parole de différentes administrations se sont succédé pour réaffirmer le soutien inconditionnel de Washington aux opérations ukrainiennes et la possibilité pour les forces de Kiev d’employer les armes fournies par les États-Unis.
«Nous allons continuer à soutenir l’Ukraine avec les capacités et l’aide dont elle a besoin», a déclaré le 8 août la porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh. Les Ukrainiens «agissent en légitime défense contre les attaques provenant de cette région», a-t-elle ajouté. «Nous n’avons pas l’impression qu’il s’agit d’une escalade de la situation, l’Ukraine fait ce qu’il faut pour réussir sur le champ de bataille», a-t-elle encore déclaré.
«Nous soutenons fermement les efforts de l’Ukraine pour se défendre contre l’agression de la Russie, cela continue d’être le cas, rien n’a changé par rapport au commentaire que j’ai fait hier», a pour sa part commenté le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.