Offensive ukrainienne à Koursk : une action «de bon sens», selon la Maison Blanche
Les porte-parole de la Maison Blanche et du département d’État ont réitéré le soutien des États-Unis à l'Ukraine à l'heure de son attaque lancée le 6 août contre la région de Koursk. L’ambassadeur russe à Washington a fustigé des déclarations «scandaleuses».
Les États-Unis soutiennent les actions de «bon sens» menées par l'Ukraine, afin d'arrêter les attaques des forces russes, a déclaré le 7 août lors d’un point presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, en réponse à une question sur l’attaque des forces ukrainiennes contre la région russe de Koursk.
«D’une manière générale, comme vous le savez, nous soutenons l’Ukraine dans sa défense contre l’agression russe», a déclaré la porte-parole américaine, invoquant la «démocratie» et la «liberté». Avant d’ajouter : «Et ils vont prendre des mesures […] des mesures de bon sens pour se protéger de ces attaques.»
«Mais en ce qui concerne l’opération spécifique, nous allons les contacter pour voir quel est leur objectif et continuer à rester concentrés. Nous allons continuer à nous assurer qu’ils ont ce dont ils ont besoin pour se défendre contre l’agression russe», a-t-elle conclu, renvoyant les journalistes aux Ukrainiens «pour parler de leurs propres opérations militaires».
Même son de cloche du côté du département d’État. «Je vais laisser l’Ukraine parler de ses opérations», a botté en touche le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, lors d’un point presse. «Rien dans notre politique n’a changé, et avec les actions qu’ils entreprennent aujourd’hui, ils ne violent pas notre politique», a-t-il déclaré en réponse à une question sur le fait de savoir si l’Ukraine pouvait utiliser des armes fournies par Washington dans cette région russe.
Des déclarations des autorités américaines jugées «scandaleuses» par l’ambassadeur russe à Washington, Anatoli Antonov. «Les actions ukrainiennes constituent un acte terroriste évident», a martelé le diplomate russe auprès des journalistes.
«Les frontières russes sont sacrées»
«Personne ne cache le fait que les armes américaines sont devenues l’arme utilisée pour tuer les Russes ordinaires», a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : «Les attaques contre des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des immeubles résidentiels en Russie ne peuvent être reconnues comme un droit à la légitime défense.»
Dans la foulée du lancement de cette attaque ukrainienne, accompagnée par des bombardements sur les zones frontalières, les autorités régionales ont entériné l'évacuation de centaines d'habitants.
«Il est évident que les provocations dans la région de Koursk sont directement liées à la situation déplorable des forces armées ukrainiennes sur le front», a encore déclaré Anatoli Antonov. «Les frontières russes sont sacrées» et «aucun terroriste n’échappera aux représailles», a-t-il ajouté.
Du côté de Bruxelles, le ton a peu différé de celui employé à Washington. Le 7 août, le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, a déclaré au média ukrainien Suspilne que l’Ukraine avait «le droit légal de se défendre, y compris en frappant un agresseur sur son territoire».
«L’Union européenne continue de soutenir pleinement l’Ukraine dans son droit légitime à se défendre contre l’agression russe, et à restaurer sa souveraineté ainsi que son intégrité territoriale», a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, en ouverture d’une réunion gouvernementale, le président russe Vladimir Poutine avait qualifié l’offensive ukrainienne de «provocation à grande échelle». Dans un communiqué, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait fustigé une «attaque terroriste massive».
L’armée russe a rapporté le 6 août au matin une tentative d’incursion ukrainienne près des villages de Nikolaevo-Daryino et d’Oleshnya. Le 7 août, lors d’un point avec Vladimir Poutine, le chef d’état-major de l’armée russe, le général Valéri Guerassimov, a fait part d’un assaut lancé contre la région russe à l’aide de «1 000 hommes».