Koursk : Vladimir Poutine appelle les autorités régionales à se tenir au plus près de la population
Le président russe s’est entretenu ce 8 août avec le gouverneur par intérim de la région de Koursk, cible d’une offensive ukrainienne depuis plus de 48 heures. Ce dernier a assuré Vladimir Poutine que la priorité demeurait la mise à l’abri des populations civiles et l’acheminement de l’aide, rappelant que des urgentistes avaient été tués.
À la suite de l’offensive ukrainienne dans la région de Koursk, le président russe Vladimir Poutine et le gouverneur par intérim de cette région frontalière, Alexeï Smirnov, se sont entretenus ce 8 août par visioconférence.
«La priorité est d’évacuer la population», a assuré Alexeï Smirnov. Un travail «qui se poursuit actuellement», a ajouté le gouverneur, soulignant toutefois que la tâche était «difficile» en raison des bombardements ukrainiens sur les différentes localités. Le responsable régional à part ailleurs rappelé les pertes au sein du personnel médical «nous avons des membres du personnel médical qui ont été tués», a-t-il déclaré.
Tard dans la soirée du 6 août, premier jour de l’assaut ukrainien contre sa région, Alexeï Smirnov avait annoncé sur Telegram la mort d’un ambulancier et d’un secouriste dans une frappe de drone contre leur ambulance près de Soudja, épicentre de l’attaque ukrainienne. Un médecin avait quant à lui été blessé.
Le lendemain de cette attaque, le club de football FK Avangard Koursk a publié sur son compte Telegram la photo d’Alexander Chekaline, 36 ans, ambulancier tué dans la région de Soudja et père d’un des élèves du club. Autre victime notable de cette attaque ukrainienne, le correspondant de guerre de VGTRK Evguéni Poddoubny, grièvement blessé le 7 août, également dans une attaque de drone contre son véhicule.
Solidarités interrégionales
Évoquant la question «résolue» du versement d’un dédommagement (10 000 roubles, soit environ 106 euros) à chaque déplacé, le président russe a pour sa part enjoint les services de Smirnov d’évaluer les pertes matérielles subies par les habitants. «Comme toujours dans ces cas-là, il faut travailler directement avec les victimes, avec les familles. Il faut être au plus près possible de la population», a-t-il insisté.
Au cours de son rapport, Alexeï Smirnov a également salué le soutien du ministère de la Santé et des services des autres régions russes. «Nous avons 62 équipes, qui sont venues de différentes régions», a-t-il notamment précisé. Depuis le début de cette offensive qualifiée de «provocation à grande échelle» par Vladimir Poutine et d’«attaque terroriste massive» par la diplomatie russe, plusieurs régions ont en effet envoyé des équipes pour venir renforcer les services de secours de la région attaquée.
Ce 8 août dans la matinée, le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, a annoncé l’arrivée dans la région de Koursk de «sept équipes d'ambulances et 22 médecins». L’une des équipes a été chargée d’emmener sur Moscou un patient «de 70 ans blessé par balle», a ajouté Vorobiov. Des bus ont également été envoyés afin de participer aux opérations d’évacuation. Quelques heures plus tard, Andreï Vorobiov a annoncé que 100 enfants et 30 adultes seraient évacués de la région de Koursk pour celle de Moscou où 400 places d’hébergement avaient été préparées.
La question de l'hébergement d’urgence a également été abordée par Alexeï Smirnov dans son compte rendu à Vladimir Poutine. Le responsable régional a déclaré que plusieurs bâtiments avaient été préparés afin d’accueillir jusqu’à 2 400 personnes. «Nous avons huit trains supplémentaires qui ont été préparés pour apporter une aide humanitaire à la population, et évacuer directement les gens par voie ferrée», a-t-il ajouté.
La veille, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il avait déclaré que «les gouverneurs de nombreuses régions du pays» avaient confirmé que leurs administrés étaient prêts à accueillir des habitants des zones frontalières de la région de Koursk, confrontées à l’offensive ukrainienne. Le même jour, également lors d’une visioconférence avec Vladimir Poutine, le chef d'état-major général des forces armées russes Valéri Guérassimov a déclaré que les forces ukrainiennes avaient lancé un assaut contre la région à l’aide de «1 000 hommes» au plus. Ce 8 août, l’armée russe a affirmé en avoir éliminé 660, ainsi que 82 véhicules blindés.