Au Conseil de sécurité de l'ONU, Lavrov indique que Moscou est prêt à trouver un «équilibre des intérêts» en Ukraine
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a participé ce 16 juillet à une réunion du Conseil de sécurité, alors que la Russie en occupe la présidence tournante.
Un moment redouté en Occident : le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a présidé ce 16 juillet le Conseil de sécurité de l’ONU à New York, ouvrant une réunion extraordinaire sur «la coopération multilatérale dans l'intérêt de créer un ordre mondial plus juste, démocratique et durable». La Russie tiendra la présidence tournante du Conseil pendant un mois.
Durant une intervention de 20 minutes, celui-ci a vertement tancé les actions de l’OTAN et de Washington à travers le monde. Il a dénoncé un déplacement de l’Alliance atlantique vers la région Asie-Pacifique, y créant une logique de blocs pour le moins néfaste, notamment via l’Aukus avec l’Australie.
Tenir compte des «nouvelles réalités géostratégiques»
Sergueï Lavrov a de surcroît évoqué la résolution du conflit en Ukraine. Il a fait valoir que Moscou était prêt à trouver un «équilibre des intérêts», ce qui suppose de tenir compte «des nouvelles réalités géostratégiques» du terrain. Des propos qui interviennent alors que Kiev exige toujours le retrait des forces russes jusqu’aux frontières de 1991, ce qui inclut la Crimée rattachée à la Russie par référendum en 2014.
Le chef de la diplomatie russe a ensuite appelé «tous ceux qui souhaitent surmonter la crise» à garder en mémoire le problème épineux des «minorités nationales», avant de rappeler que la résolution de la crise devait s’accompagner de «mesures concrètes» pour «éliminer les menaces occidentales contre la Russie».
Sergueï Lavrov a renvoyé ses interlocuteurs aux propositions émises par Vladimir Poutine dans un discours de politique générale le 14 juin dernier. Dans celui-ci, le dirigeant russe a indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.