Poutine salue la relation russo-chinoise et le «désir sincère» de Pékin d'aider à résoudre le conflit ukrainien
À la veille de son arrivée en Chine, le président russe Vladimir Poutine a salué les initiatives chinoises en faveur de la paix en Ukraine, dans un entretien publié ce 15 mai par Xinhua.
«Nous saluons l'approche adoptée par la Chine pour résoudre la crise en Ukraine», a déclaré Vladimir Poutine dans un entretien accordé à Xinhua ce 15 mai, en amont de sa visite à Pékin. Le dirigeant russe se rendra les 16 et 17 mai en Chine, son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection en mars.
La relation russo-chinoise «a toujours été et reste basée sur les principes d'égalité et de confiance, de respect mutuel de la souveraineté et de prise en compte des intérêts de chacun», a tenu à souligner le dirigeant russe. Au contraire de l’Occident, dont les élites cherchent à «punir» la Russie, à l’isoler et à l’affaiblir. Et, plus récemment, à s’approprier illégalement ses actifs gelés, fermant de surcroît les yeux sur les attaques ukrainiennes en territoire russe.
Dans l’absolu, estime Vladimir Poutine, ces mêmes élites occidentales, inféodées à Washington, refusent toute diversité civilisationnelle et culturelle. Pékin et Moscou, de leur côté, ont choisi «la voie de la souveraineté», cruciale alors que l’Occident traverse des troubles économiques.
«Pékin est bien conscient des causes profondes de la crise»
«Pékin est bien conscient des causes profondes de la crise et de son importance géopolitique mondiale», a noté le président russe. Depuis février 2023, la Chine a en effet proposé un document en 12 points afin de mettre un terme au conflit, appelant au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays mais aussi à prendre en considération les exigences de sécurité russes. «Les idées et les propositions contenues dans le document montrent le désir sincère de nos amis chinois d'aider à stabiliser la situation », a fait valoir Vladimir Poutine.
Cette proposition chinoise a été écartée par l’Occident au profit de la «formule Zelensky» qui, elle, comporte la réaffirmation des frontières de l'Ukraine datant de 1991, le retrait total des troupes russes, l'instauration d'un tribunal pénal international pour juger des «crimes de guerre russes» et une déclaration de la fin de la guerre. Des exigences inconcevables selon Moscou, celles-ci étant synonymes de capitulation totale et ne suivant guère les réalités du terrain.
Dans ce contexte, la position de la Chine semble gagner en importance. Le président chinois revient d’une tournée européenne, où il s’est rendu en France, en Serbie et en Hongrie. Xi Jinping a appelé le 6 mai dernier à Paris à l’organisation d’une conférence de paix pour l’Ukraine, reconnue par Kiev et Moscou.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie a accru ses débouchés vers la Chine qui, elle, peut désormais bénéficier d’importations russes d’énergie à prix avantageux. Vladimir Poutine et Xi Jinping affichent leur bonne entente en dépit des pressions occidentales.
Xi Jinping est «respectueux, amical, ouvert et en même temps professionnel»
Dans son entretien à Xinhua, le dirigeant russe a souligné qu'ils se connaissaient depuis 2010 et que son homologue chinois avait «un style de communication à la fois respectueux, amical, ouvert et en même temps professionnel». «Chacune de nos rencontres n'est pas seulement une communication entre amis de longue date, ce qui est également important pour chacun, mais aussi un échange de vues fructueux», a-t-il ajouté.
Le dirigeant russe s'était déjà rendu à Pékin en octobre 2023, à l'occasion du IIIe forum des nouvelles routes de la soie. Le partenariat économique entre les deux voisins subit déjà les ingérences occidentales. Les États-Unis ont sanctionné des entreprises chinoises, qu’ils accusent de fournir des composants utilisés notamment pour la fabrication de drones, et ciblent les banques et les entreprises qui commercent avec Moscou.