Pays baltes : la Russie instaure de nouvelles sanctions contre des officiels
Le 12 mars, la Russie a élargi la liste de personnalités politiques des pays baltes concernées par des sanctions, dénonçant leur hostilité à son encontre, mais aussi les persécutions de la population russophone et une «campagne barbare de destruction massive des monuments aux soldats libérateurs soviétiques».
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé le 12 mars la mise en place d'une interdiction d'entrée sur le territoire russe à l'encontre de 23 personnalités politiques des pays baltes.
«La politique hostile des États baltes envers la Russie, le soutien actif de l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie à la politique de sanctions envers notre pays [...] exigent des mesures de rétorsion envers les individus complices de ces méfaits», peut-on lire dans un communiqué du ministère.
Parmi les personnes visées, on trouve notamment les ministres lituanien et estonien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis et Margus Tsahkna, les Premières ministres lettone et estonienne Evika Silina et Kaja Kallas ou encore le maire-adjoint de Riga Edvards Ratnieks. Cette décision porte à 347 le nombre de citoyens des pays baltes frappés d'interdiction d'entrée sur le territoire russe. Le communiqué précise que la liste peut «s'allonger à tout moment».
Le document dénonce en outre «les ingérences dans les affaires intérieures russes, les persécutions de la population russophone, la campagne barbare de destruction massive des monuments aux soldats libérateurs soviétiques, la réécriture de l'histoire, l'héroïsation du nazisme, ainsi que la politique criminelle de livraisons d'armes au régime de Kiev».
Tensions accrues par le dossier ukrainien
Les débats autour du soutien à l'Ukraine ravivent de manière significative les antagonismes entre la Russie et les pays baltes, ces derniers étant parmi les plus fervents soutiens de Kiev. Tout récemment encore, lorsque le président Macron a avancé le 26 février que l'envoi de troupes de l'OTAN n'était «pas exclu», et qu'il a été désavoué par la l'écrasante majorité des dirigeants occidentaux, ceux des pays baltes ont salué une réflexion «en dehors des sentiers battus.»
Les pays baltes, qui disent craindre les ambitions militaires du Kremlin, considèrent que l'URSS les a occupés. Ces dernières années, plusieurs monuments hérités de l'URSS après la victoire contre l'Allemagne nazie ont été démontés dans ces pays. La Russie fait valoir de son côté la libération du joug nazi et dénonce une falsification de la mémoire. Des minorités russes résident en outre en Estonie, Lettonie et Lituanie, aujourd'hui membres de l'UE et de l'OTAN, et Moscou dénonce les discriminations à leur encontre, à l'instar de l'annonce le 15 janvier par la Première ministre estonienne Kaja Kallas que le gouvernement projetait de ne plus financer l'enseignement en russe.