«Disgracieuse» : Zakharova fustige la politique étrangère américaine annoncée par Biden
Répondant à une récente tribune du président américain, la porte-parole de la diplomatie russe a fustigé ce 21 novembre un écrit baigné du «prisme de l’exceptionnalisme américain», publié à un an des présidentielles aux Etats-Unis. Maria Zakharova a en retour dénoncé les méthodes terroristes de l'Ukraine, soutenue par Washington.
«Mauvaise, absurde, sauvage, en un mot disgracieuse.» Tels sont les qualificatifs employés par Maria Zakharova, dans une tribune publiée ce 21 novembre dans Izvestia, pour dépeindre la politique étrangère prônée par Joe Biden pour «les mois à venir».
Dans une tribune publiée le 18 novembre dans le Washington Post, à un an des élections présidentielles aux Etats-Unis, le président américain a une nouvelle fois assimilé Vladimir Poutine au Hamas. Des propos déjà formulés dans son discours à la nation américaine le 19 octobre.
«Poutine et le Hamas se battent pour rayer de la carte une démocratie voisine», assure le locataire de la Maison Blanche. «Et Poutine comme le Hamas espèrent détruire la stabilité et l’intégration régionales plus larges et tirer profit du désordre qui en résultera», poursuit Joe Biden. «L’Amérique ne peut pas et ne permettra pas que cela se produise», assène-t-il, brandissant les «intérêts» des Etats-Unis et le «bien» du «monde entier».
«L’Amérique dirigera»
Présentant les Etats-Unis comme «la nation essentielle», cette dernière agirait «pour tenir tête aux agresseurs et progresser vers un avenir meilleur et plus pacifique». «C’est le devoir du leadership, et l’Amérique dirigera», écrit-il.
Un «exceptionnalisme» que n'a pas manqué de railler Maria Zakharova. La diplomate s'en prend notamment à une longue publication parue fin octobre dans Foreign Affairs, du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, qui vantait les mérites d’une diplomatie américaine «persistante et fondée sur des principes» dans un Moyen-Orient «plus calme qu’il ne l’a été depuis des décennies».
Maria Zakharova riposte ensuite en dénonçant les alliances et l'hypocrisie américaines : «On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi, tout en accusant l’une des parties au conflit [israélo-palestinien] de recourir à des méthodes terroristes, l’auteur ne voit pas d’actions terroristes dans la politique du régime néonazi de Kiev», estime-t-elle ainsi.
«"Joe Biden" parle de bombardements d’hôpitaux, mais c’est exactement ce que font les forces armées ukrainiennes, bombardant des hôpitaux de la RPD et de la RPL avec des armes occidentales», assène la diplomate, mettant le nom du président entre guillemets «étant donné qu’il n’est pas l’auteur de cet article», assure-t-elle.
«Terrorisme» du Hamas contre «terrorisme» de Kiev
«"Joe Biden" parle d’atrocités contre les civils, mais c’est exactement ce que font les bandits néonazis – les militants de Kiev», enchaîne-t-elle avant d’ajouter : «"Joe Biden" parle d’une attaque contre un festival de musique pour les jeunes. L’armée effondrée de Zelensky attaque des écoles pendant les matinées des enfants. Pourquoi "Joe Biden" ne voit-il pas cela, ne ressent-il pas cela ?»
Quant à l’Ukraine, la diplomate souligne les divisions au sein du Congrès américain face au soutien financier et militaire à Kiev. Après un premier échec à voter une rallonge budgétaire à l’Ukraine début octobre, les élus américains ont adressé un nouveau refus début novembre. Entre les deux, Joe Biden avait annoncé dans son allocution qu’il adressait une «demande urgente» au Congrès, demandant de coupler l’aide militaire à Israël et à l’Ukraine. Allocution au cours de laquelle, comme dans sa tribune, il affirmait qu’il ne «permettrait pas» que le Hamas ou Poutine l’emporte.