Du pain et des jeux, par Philippe Mesnard

Du pain et des jeux, par Philippe Mesnard© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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Désirant tout contrôler, Macron, avec son pass sanitaire, veut empêcher les Français de vivre sans qu’il les y autorise. Pour Philipe Mesnard, rédacteur en chef de Politique magazine, ses décisions sont illégitimes, néfastes et liberticides.

Le 12 juillet, Emmanuel Macron, président de la République française, a annoncé, Matamore jupitérien, qu’il décidait d’imposer aux quatre cinquièmes de la population la vaccination. Car sans vaccin, pas de «passe», et sans passe, rien. Nous n’aurons pas le droit de prendre le train – ce même train que nous prenions sans vaccin, tant il était certain qu’une ancienne entreprise publique offrait plus de sécurité sanitaire qu’une plage en plein vent –, nous n’aurons pas le droit de rentrer dans un restaurant, nous ne pourrons pas boire un café au comptoir, nous ne pourrons pas rentrer dans un centre commercial. Après avoir ruiné l’économie sur l’air du «quoi qu’il en coûte», qui se transforme sous nos yeux en «ça va vous coûter cher», Matamore achève de ruiner toute vie sociale.

Nul doute que le Parlement servile votera toutes les lois nécessaires : quelles lois liberticides n’a-t-il pas votées d’enthousiasme, quelles libertés n’a-t-il pas assaillies, tout en pestant contre ceux qui prétendaient refuser qu’on vote les pleins pouvoirs et l’état d’urgence renouvelable à volonté ? Se déplacer, se réunir, assister à un spectacle, vivre, enfin, tout simplement, est désormais suspendu au bon vouloir d’un président qui n’est capable que d’opprimer les Français sous prétexte de les protéger. Et on peut être assuré d’une autre chose : de même que des maires crétins obligent depuis quelques jours à porter le masque sur les plages, les entreprises obligeront leurs salariés à se vacciner, et ainsi de suite, chacun faisant assaut de vertu sanitaire pour échapper à toute possible poursuite judiciaire.

Car enfin, au nom de quoi ce vaccin serait-il obligatoire ? Au nom de quel effroyable péril ? Cette épidémie est meurtrière mais dans des proportions plus que normales. Qu’on ne nous dise pas que les morts ont été contenues dans des bornes acceptables grâce aux précautions prises : entre les masques inutiles puis inexistants, la stratégie vaccinale foireuse, les gestes barrières qui permettent qu’on soit assis sans masque dans une rue mais obligent à en porter un pourvu qu’on soit debout à côté des assis, les distances sociales à rallonge et les exhortations à laisser pépé et mémé dans la cuisine, ce gouvernement a navigué à vue, dans l’approximation et le mensonge permanent.

Il n’est pas jusqu’aux vaccin eux-mêmes, mis au point dans l’urgence, encore testés (mais avec l’assurance prise par l’UE de ne jamais tenir les laboratoires pour responsables de quoi que ce soit) aux résultats inégaux, qui ne soient sujet à caution puisque Castex nous déclarait il y a quelques jours qu’une troisième dose serait nécessaire… sans pour autant qu’on puisse être certain de ne pas tomber malade. Et c’est cette panacée qu’on veut nous inoculer de force ?

La seule constante dans l’action du président et de son gouvernement a été le désir d’affirmer une autorité dont la légitimité s’effilochait, dès l’élection présidentielle et au fur et à mesure des annonces sans effets, des débats avortés, des réformes mal pensées, des élections perdues ; une autorité affirmée comme un caprice d’enfant gâté se vengeant sur les Français de toutes les rebuffades allemandes, européennes, américaines, turques et chinoises ; une autorité affirmée par la peur, avec des porte-paroles jouissant publiquement et quotidiennement de leur liturgie obscène consistant à annoncer des chiffres horribles et des prédictions plus horribles encore – et sans cesse démenties, comme les prétendues statistiques aux bases changeantes et les indices dont on n’apprend qu’ils n’indiquaient rien.

Macron a expérimenté pendant plus d’un an les délices d’un peuple engourdi, immobilisé, atténué, abruti : il ne peut plus s’en passer. On nous dira que le vaccin n’est pas obligatoire : non, mais une vie normale sera impossible sans lui. On nous dira que c’est pour le bien des autres Français : combien de pays ont fait des choix différents, bien moins contraignants, pour des résultats au minimum équivalents voire meilleurs ? On nous dira mille choses mais elles se résumeront toutes en deux mots : obéissez-moi. Macon a soif de contrôle. Souvenez-nous, il y a un an, quand il nous appelait, odieusement, à la vigilance, réclamant que nous nous surveillions les uns les autres : il resserre encore l’étau.

Et même cette obéissance qu’on nous réclame, sans plus même nous demander de consentir, est un mensonge. Car Macron ne décide de rien : il applique en France, avec sa grandiloquence habituelle, ce que l’Union européenne a déjà décidé, avec son «pass sanitaire». Il l’applique avec sa brutalité et son mépris ordinaires, mépris des lois, qu’il entend plier à son bon vouloir (hélas avec quelques raisons d’y croire) et mépris des Français, dont il vise les petits plaisirs. Tel un empereur romain, il les frappe ou les caresse pour tout ce qui concerne le pain et les jeux, ayant réussi à les lasser – sauf les riches – de toute participation citoyenne à la vie de la Cité.

Du haut de son Élysée, l’apprenti sorcier nous explique qu’il ne nous fait pas confiance, qu’il se méfie de nous, qu’il veut nous avoir complètement à sa botte, et qu’il fera tout pour nous empêcher de vivre jusqu’à ce que nous nous inclinions devant son arbitraire. Il prétendra alors être le meilleur chef qui soit. Ses troupes l’applaudiront. Les députés voteront. Les Français courberont le dos, en attendant la prochaine contrainte. Ou, peut-être, enfin, feront-ils savoir qu’ils ne se soumettront plus ?

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