Ancien diplomate grec, Leonidas Chrysanthopoulos répond aux questions de RT, alors qu’Angela Merkel était à Istanbul ce dimanche après qu’un plan d’action ait été lancé par l’UE pour obtenir l’aide de la Turquie sur la crise migratoire.
RT : Ce sur quoi l’Allemagne et la Turquie se sont entendues, c’est que cette dernière fera plus pour contrôler ses frontières en échange d’une assistance financière et d’une accélération de son adhésion à l’Union Européenne (UE). Cela va-t-il aider l’Europe à mieux contrôler les flux de réfugiés ?
Leonidas Chrysanthopoulos : Non. Du côté européen, le problème est examiné d’une mauvaise manière. La solution n’est pas d’empêcher les réfugiés de venir en Europe, puisqu’ils quittent un pays qui a été détruit par un conflit armé. La seule façon de solutionner le problème est de stopper la guerre en Syrie, ce qu’on peut uniquement faire en reconnaissant Assad et en essayant d’arriver à un compromis avec lui. Et je pense que le point de vue de Moscou, à cet égard est assez correct.
RT : Concernant l’éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, si elle a lieu, comment cela affecterait-il la crise des réfugiés ?
Leonidas Chrysanthopoulos : La Turquie ne va pas adhérer demain, alors que le problème des réfugiés syriens, lui, est un problème qui doit être résolu aujourd’hui. Donc cela n’aura aucun impact. Si la Turquie adhère, cela n’arrivera pas avant les dix prochaines années.
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RT : Des critiques disent que l’adhésion à l’Union Européenne est un prix trop lourd à payer pour obtenir l’aide d’Ankara avec les réfugiés. Comment voyez-vous cela ?
Leonidas Chrysanthopoulos : La Grèce a eu des problèmes avec la Turquie dans la gestion des réfugiés. Nous avons signé un accord bilatéral qui stipulait que la Turquie reprendrait tout immigrant clandestin qui arrivait en Grèce. Il n’a jamais été mis en pratique correctement. Mais le sujet n’est pas la Turquie, le sujet est l’avenir d’êtres humains qui sont en Syrie.
RT : Pourquoi l’Europe commence-t-elle seulement maintenant à coopérer avec la Turquie à propos de la crise des réfugiés, selon vous ?
Leonidas Chrysanthopoulos : Rien ne semble vraiment fonctionner dans l’Union Européenne aujourd’hui. Je pense que les politiciens de l’UE sont en décalage par rapport à ce que leur peuple dit. Nous avons vu cela il y a quelques jours lorsque la commissaire européenne Cecilia Malmström a déclaré à propos du TTIP : «je n’ai pas de mandat du peuple européen». Ce qu’elle a dit est absurde, c’est comme si elle recevait son mandat d’autres cercles de personnes dans d’autres parties du monde.
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Aller plus loin : «L’extraordinaire faiblesse de l’UE, à la merci d’un chantage de la Turquie»
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