«Et en même temps … !»

«Et en même temps … !»© Stephane Mahe Source: Reuters
Notre-Dame-des-Landes, le 15 avril (illustration)
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Alors que le calme semble être revenu à Notre-Dame-des-Landes, l'ancien secrétaire d'Etat Alain Marleix dénonce une sortie de crise exorbitante qui se fait au mépris d'un grand nombre d'acteurs de la société française.

Il y a quelques semaines encore, les «zooms» des médias venus de toute l’Europe ciblaient en permanence les événements de Notre-Dame-des-Landes. Des chaînes d’information émettaient du matin au soir sur ce seul et incontournable sujet moulinant à l’envie sur de pseudo informations, la plupart du temps incontrôlées parce qu’incontrôlables.

«Et en même temps», les événements s’estompaient dans l’intérêt des Français. Deux mois après, une majorité d’entre eux considèrent que l’affaire est réglée. Ce sont du moins les sondages nationaux qui le prétendent car les habitants du «grand ouest» plus près des réalités font un constat amer. «Circulez, il n’y a rien à voir». Tel est aujourd’hui la laconique réponse à ceux, journalistes compris, qui auraient la curiosité malsaine de tenter de s’informer sur l’après Notre-Dame-des-Landes. Seule, semble-t-il, la population de la région nantaise peut juger de la réalité du terrain. Douze escadrons de gendarmeries ou compagnies de CRS étaient encore présents sur place il y a peu. Près de 2 500 hommes, des effectifs lourds et coûteux pour les finances publiques. Tout ceci pour une affaire réglée nous fait on croire, ou pour un  non événement.

Une sortie de crise ? Mais à quel prix ? 

Il faut féliciter la gendarmerie dans sa remarquable et courageuse gestion de la crise sous l’autorité directe du Directeur Général de la gendarmerie lui-même. «Et en même temps», de nombreux ingénieurs, techniciens, ouvriers, représentants des travaux publics, pseudo agriculteurs, sans réelle formation professionnelle ou bien formés à la hâte, donnent par leur présence sur le terrain l'impression d'une sorte de normalisation, voire d’une sortie de crise. Peut-être – et on aimerait le souhaiter vu l’immensité des dégâts économiques touristiques environnementaux à réparer.

Une sortie de crise ? Mais à quel prix ? Au prix d’un mépris jupitérien pour la population de Loire-Atlantique, consultée par référendum et se prononçant pour un oui éclatant à Notre-Dame-des-Landes. Au prix d’une facture montant a minima selon les experts à près de 500 millions d’euros, l’équivalent de l’aide publique à la presse écrite ou au budget de l’Assemblée Nationale. S’y ajouteront les sommes vertigineuses dues au groupe Vinci et à ses sous-traitants pour rupture de contrat !

Au mépris de la démocratie participative. Sans doute parce que la totalité des élus, parlementaires, conseillers régionaux, conseillers généraux, maires, dont l’ancien Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, et le président du groupe Les Républicains du Sénat, Bruno Retailleau, se sont à maintes reprises et dans une remarquable unanimité passionnés pour l’ambitieux projet.

Au mépris aussi des forces vives, chefs d’entreprise, responsables de PME-PMI, syndicalistes, agriculteurs qui ont pris position d’emblée en faveur du projet initial de l’aéroport, seul à même de désenclaver définitivement la Bretagne empêtrée jusqu’ici dans la gestion de ses huit aéroports actuels.

Au mépris enfin de la Justice qui à tous les niveaux, et jusqu’en appel, a pris position pour cet investissement majeur clé du développement futur de l’économie bretonne et du dynamisme du grand ouest.

Le calme est donc retombé sur Notre-Dame-des-Landes. Mais à quel coût et pour quel gâchis financier ! 50 ans après Mai 1968, l’armée, sous la forme d’un régiment de la Légion, s’est réinstallée sur le plateau du Larzac… avec l’appui massif des élus et de la population. L’armée de retour sur le Larzac ! Beau symbole pour encourager nos compatriotes bretons et pour leur donner des raisons d’espérer. On dit qu’un certain José Bové, aujourd’hui député européen, assistait à la scène…

Lire aussi : Notre-Dame-des-Landes : les zadistes se renforcent, les heurts persistent (REPORTAGE)

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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