Réquisitions de logements à Bordeaux : la proposition choc de LFI enflamme la campagne municipale
© Getty ImagesLe candidat LFI à Bordeaux promet de réquisitionner des logements publics et privés pour loger les sans-abri. Il affirme que la mairie forcera l’accès aux biens vacants si la préfecture s’y oppose. La droite et le RN dénoncent une atteinte grave à la propriété privée et une stratégie électorale radicale.
La campagne municipale bordelaise a pris un tour explosif après les déclarations de Nordine Raymond, tête de liste de La France insoumise (LFI), qui promet, s’il est élu maire, de réquisitionner des logements vacants pour y loger les sans-abri, quitte à forcer l’accès à des propriétés privées.
Lors du lancement de sa campagne, le 5 décembre, le candidat a justifié sa position par l’urgence sociale : près de 2 000 personnes dorment actuellement dans la rue dans la métropole bordelaise, selon lui, une situation qu’il juge intolérable.
Nordine Raymond a détaillé les premières mesures qu’il entend mettre en œuvre. Le patrimoine municipal inoccupé serait immédiatement réhabilité afin d’accueillir, « de manière inconditionnelle », les personnes sans domicile.
Dans un second temps, les services municipaux seraient chargés d’identifier précisément les biens privés vacants et d’en analyser les causes. Si ces logements sont inoccupés depuis longtemps, ou si leurs propriétaires attendent un rebond du marché immobilier, la municipalité prendrait des arrêtés de réquisition.
La droite et le RN dénoncent une « atteinte au droit de propriété »
C’est toutefois sa réponse à l’hypothèse d’un refus de la préfecture qui a provoqué la plus vive polémique. Le candidat insoumis a affirmé que, dans ce cas, le maire et l’ensemble du conseil municipal iraient eux-mêmes ouvrir les portes des biens scellés pour y installer des personnes à la rue.
Une déclaration aussitôt dénoncée par plusieurs responsables du Rassemblement national, qui y voient une remise en cause frontale du droit de propriété et une dérive autoritaire. Les élus RN accusent LFI de vouloir abolir la propriété privée et d’imposer l’installation de migrants dans des logements appartenant à des particuliers.
Au-delà de la polémique, cet épisode illustre la radicalisation du débat autour du logement, entre urgence sociale, respect du droit et instrumentalisation politique à l’approche des élections municipales.