Les tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord sont «une crise créée à Washington, et elle a très peu de sens», considère le directeur exécutif de l'Institut Ron Paul, Daniel McAdams.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a exhorté les Etats-Unis et la Corée du Nord à «rester calme et à faire preuve de retenue». Il a également qualifié la situation entre les deux pays «très complexe» et sensible.
Cela se produit au moment où les tensions continuent de s'aggraver, avec des menaces apparemment sans fondement et demonstrations de forces.
RT a parlé avec le directeur exécutif de l'Institut Ron Paul, Daniel McAdams, qui estime que les motivations de cette escalade sont difficiles à comprendre, ce qui est peut-être l'effet recherché.
«Le fait est qu'il y a eu quelques tests au cours des dernières semaines que les Etats-Unis ont effectué avec des missiles balistiques intercontinentaux. On ne peut pas s'empêcher de soupçonner qu'il y a un message impliqué dans ces tests», a-t-il confié à RT.
Pour lui, «le président [Trump] est passé d'un extrême à l'autre, de «quelque chose de très mauvais peut arriver bientôt» à «pourquoi ne pas inviter Kim Jong-un à la Maison Blanche et avoir une conversation». Peut-être a-t-il l'intention de prendre la Corée du Nord au dépourvu. C'est peut-être pour les persuader que Washington aussi a un dirigeant étrange et instable, c'est difficile à dire.
Daniel McAdams a poursuivi, ajoutant que les Etats-Unis tentaient d'utiliser l'intimidation. «Ils essaient de persuader la Chine de faire ce qu'ils demandent», a-t-il expliqué.
Il estime également que «la Chine a une influence limitée sur la Corée du Nord. Il y aurait énormément d'inconvénients pour la Chine et la Russie si le gouvernement nord-coréen implosait, si la société implosait, si l'économie implosait».
La prochaine élection présidentielle devrait favoriser Moon Jae qui a adopté une approche beaucoup plus nuancée face à la politique étrangère américaine
«Mais je pense que le gouvernement américain essaye d'utiliser son influence, qu'il tente pour une raison quelconque de raviver un problème qui existe déjà depuis une soixantaine d'années. Tout d'un coup, c'est devenu un problème urgent qui doit être immédiatement abordé. Je pense que c'est une crise créée à Washington et qu'elle a très peu de sens», a poursuivi l'ancien conseiller en politique étrangère.
Pour Daniel McAdams, «les exercices militaires américains avec le Japon et la Corée du Sud sont censés envoyer un signal à la Corée du Nord». «Ils ont un effet très important. Les Etats-Unis auraient éprouvé la même chose si leurs voisins avaient fait des exercices dans leur arrière-cour, nous aurions été intimidés», a poursuivi l'expert. Le directeur de l'Institut Ron Paul estime que la Corée du Sud est dans une sorte de période d'incertitude à la veille de l'élection présidentielle du 9 mai.
«La prochaine élection présidentielle devrait favoriser Moon Jae qui a adopté une approche beaucoup plus nuancée face à la politique étrangère américaine», explique Daniel McAdams. Ce dernier a explicitement averti les Etats-Unis qu'il ne fallait pas qu'ils s'impliquent dans la démocratie et les élections en Corée du Sud.
Daniel McAdams explique que cela «peut montrer pourquoi Washington met en place ses missiles THAAD, renforce sa présence militaire, déplace des navires plus près de la Corée du Nord, essayant peut-être de provoquer une réaction avant que les choses ne se calment, ou de revenir politique du "rayon de soleil" qui n'était peut-être pas si mauvaise que cela».
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