Les attaques à Londres, Nice, Berlin montrent avec quelle facilité des attentats peuvent être commis et à quel point il est difficile pour les services de sécurité de les prévenir, explique Charles Shoebridge, spécialiste en sécurité.
RT : Quelle est votre réaction face au fait que cette attaque a été perpétrée au centre de Londres, près de Westminster ?
Charles Shoebridge (C. S.) : Même si tout le monde espérait qu’une chose pareille ne se produise pas, on s’y attendait à un moment ou à un autre. Quand on se souvient de ce qui s’est passé à Nice, à Berlin, on voit avec quelle facilité les gens commettent des attentats, sans se donner la peine de fabriquer des outils explosifs...
Le fait que l'agresseur ne possédait pas d’armes sophistiquées montre à quel point il est difficile de prévenir ces attaques
RT : Pensez-vous qu'il s'agisse là d'un loup solitaire ?
C. S. : Oui, cela pourrait être le cas. La police va prendre en compte plusieurs facteurs, et notamment essayer de déterminer si quelqu’un d’autre était impliqué. Ensuite ils vont se pencher sur des aspects plus larges : l’état psychologique des personnes, leurs liens entre eux, ce qui pourrait montrer s’il y a des affiliations politiques ou religieuses, si cet acte rentre dans la catégorie du terrorisme, etc. Ce que les médias vont savoir dans les jours à venir, c’est ce que la police connaissait (si elle connaissait quelque chose) de l’attaquant. Mais le fait qu’il ne possédait pas d’armes sophistiquées montre à quel point il est difficile de prévenir ces attaques.
Le problème avec ce genre de mesures est qu’on a tendance à faire se déplacer la menace
RT : L’endroit où l’attaque a eu lieu est extrêmement sécurisé, l’Europe toute entière est très sécurisée, et pourtant un tel attentat arrive à Londres...
C. S. : Il semble que les forces de sécurité aient bien fait leur travail puisqu'elles ont réussi à empêcher l'attaquant d’entrer au sein du Parlement. Le problème avec ce genre de mesures est qu’on a tendance à faire se déplacer la menace, la faire changer sa direction. L’agresseur se tourne donc vers des cibles faciles, et quand c’est sur le pont de Westminster ou dans n’importe quelle rue du Royaume-Uni, il est très difficile de recourir à des mesures physiques pour empêcher une attaque de la sorte. Surtout si l’agresseur est prêt à mourir et si les cibles faciles sont des civils.
RT : Cela aura-t-il des conséquences plus larges pour l’Europe ?
C. S. : Absolument. La question est : Comment les politiques étrangères du Royaume-Uni et des Etats-Unis ont pu contribuer à ce qu'un tel drame survienne, (ainsi que notre politique de sécurité, d’intégration etc.)? Et même si, comme cela a été dit par la BBC, les services de sécurité ont très bien fonctionné, il est très difficile pour les services de renseignement d’arrêter ces terroristes qui agissent en solitaire.
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