Le Premier ministre néerlandais a gagné les élections avec les idées du président du parti anti-immigration, Geert Wilders, selon le Secrétaire général du Rassemblement bleu Marine Gilbert Collard, qui estime donc que ces idées progressent.
RT France : D’après vous, s’agit-il d’une défaite du parti de Geert Wilders ?
Gilbert Collard (G. C.) : C’est une défaite assez victorieuse puisque face à une coalition il a réussi à gagner des sièges qu’il n’avait pas ; il enregistre une progression dans un système électoral qui ne lui est pas tout à fait favorable. En outre, le Premier ministre a su appliquer les idées du Parti de la liberté en refusant au ministre turc l’accès au Pays Bas en pleine période électorale. Donc, dans tous les cas, ses idées commencent à gagner du terrain.
RT France : Plusieurs hommes politiques français, et notamment François Hollande et Jean-Marc Ayrault, parlent d'une nette victoire contre l’extrémisme. Peut-on raisonner dans ces termes-là ?
G. C. : Non, parce que les Pays Bas ne sont pas la France. Ensuite il faut avoir l’honnêteté d’enregistrer une progression. Enfin, on se demande ce que le populisme vient faire là-dedans. C’est encore une insulte de la part du président de la République qui ferait mieux de s’occuper de la République et de la part de Jean-Marc Ayrault qui ferait mieux de s’occuper des graves problèmes extérieurs. A l’heure actuelle, on parle de populisme à toutes les sauces.
Il est étonnant de voir Jean-Marc Ayrault recevoir le représentant du gouvernement turc alors que les Pays-Bas l’avaient refusé, et se féliciter ensuite d’une victoire contre le populisme
Ce n’est pas une victoire contre le populisme, c’est une victoire d’un Premier ministre qui a su utiliser les convictions du parti contre lequel il luttait, puisque son attitude vis-à-vis de la Turquie n’est que le reflet de l’attitude du président du Parti de la liberté. On pourrait même dire que c’est une victoire du populisme, les idées populistes avancent. Le Premier ministre a gagné les élections avec les idées du président du Parti de la liberté.
Cependant il est quand même étonnant de voir Jean-Marc Ayrault recevoir le représentant du gouvernement turc alors que les Pays Bas l’avaient refusé, et se féliciter ensuite d’une victoire contre le populisme.
RT France : Les élections aux Pays Bas, reflètent-elles une tendance générale en Europe ? Peut-on faire une projection sur la France ?
G. C. : Non, puisque la configuration de ce qui se passe en France n’est pas comparable ni au niveau du système électoral, ni sur le plan de la météorologie politique. Les choses sont très différentes en France, où nous avons un désordre politique évident : le Parti socialiste est divisé, la droite est divisée, donc on n’est pas du tout dans la même situation.
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