L'establishment de la sécurité américaine essaie de justifier son existence, explique le directeur exécutif de l'Institut Ron Paul, en commentant le rapport sur les possibilités de soutien de l'OTAN aux pays baltes face à la «guerre hybride» russe.
Le think-tank américain de renommée mondiale, la RAND Corporation, a publié un rapport affirmant que l'OTAN devrait faire plus pour contrer la menace russe potentielle et renforcer les pays baltes. L’organisme financé par le gouvernement américain a publié un rapport intitulé Guerre hybride dans les pays baltes : menaces et réponses potentielles.
Le document exprime une inquiétude au sujet du «recours de la Russie à une "guerre hybride", ce qui comprend des activités secrètes ou contestables, appuyées par des forces conventionnelles ou nucléaires, censées influencer la politique intérieure des pays ciblés».
L’auteur du rapport, Andrew Radin, affirme que «ces tactiques sont particulièrement préoccupantes dans les pays baltes, comme l'Estonie et la Lettonie, qui ont d'importantes minorités russophones». Il avertit que certains craignent que la Russie puisse utiliser ces minorités pour gagner une plus grande influence dans la région, «mener des action secrètes pour s'emparer de territoires, avoir recours à la subversion pour justifier une attaque conventionnelle ou bien encore à des moyens secrets et contestables pour gagner de l'influence dans les pays baltes et porter atteinte à l’Union européenne et l’OTAN».
Les pays baltes n'ont absolument aucun rapport avec la sécurité de l’OTAN
RT a demandé l'avis de Daniel McAdams sur ce rapport et a voulu savoir pourquoi une potentielle «agression russe» était de nouveau sous les projecteurs. Existe-t-il une menace réelle ?
Selon lui, ce à quoi nous assistons est un autre exemple du fait que l'establishment de la sécurité nationale aux Etats-Unis «a à justifier son existence».
«Le rapport-même expose beaucoup de mesures que l’OTAN doit entreprendre pour aider les pays baltes. Les pays baltes n'ont absolument aucun rapport avec la sécurité de l’OTAN. Leur seule pertinence est géographique. Ils sont proches de la Russie. Par conséquent, l’OTAN peut organiser des exercices sur la frontière de la Russie afin de la provoquer. En ce qui concerne les pays baltes, regardez la Lettonie par exemple, si elle est aussi anxieuse, si elle s'inquiète tellement de la guerre hybride fomentée par la Russie, pourquoi ne consacre-t-elle que 0,9% de son PIB à la défense ? Ils ne sont clairement pas inquiets. Ce n'est en réalité qu'un stratagème pour en obtenir toujours plus de l'OTAN. Et pour l'OTAN de se maintenir en vie alors qu'elle devrait déjà avoir disparu», a ajouté Daniel McAdams.
Cela fait partie de l'agression permanente de l'OTAN envers la Russie, c'est une provocation pour la Russie
Selon lui, «la guerre hybride» évoquée dans le rapport est un terme utilisé quand il n’y a aucune preuve que la Russie ait fait quelque chose de mal.
«C’était la guerre hybride lors de "l'invasion de l’Ukraine". Tout simplement parce que nous n’avons vu aucun militaire russe en Ukraine. C’était la guerre hybride avec "les petits hommes verts" en Crimée. Eh bien, ces petits hommes verts en Crimée étaient déjà là légalement sur la base militaire louée à Sébastopol. Tout cela est inventé, cela fait partie de l'agression permanente de l'OTAN envers la Russie, c'est une provocation envers la Russie de la part d'une organisation qui est désesperée et qui cherche à rester en vie et à faire croître son budget», a expliqué l’analyste. «Et malheureusement, nous voyons que le président américain qui critiquait à juste titre l'OTAN, la traitant d'obsolète, a déclaré lors d'un récent discours au Congrès, qu'il aimait l'OTAN et pensait que c'était une bonne chose. Donc malheureusement, il semble qu'on devra faire avec pendant encore un bout de temps. Et oui, ce n'est qu'affaire de gros sous.
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