Si Donald Trump souhaite améliorer les relations avec la Russie, l’industrie militaire américaine, l’UE et l'OTAN pourraient créer des provocations pour le remettre dans le droit chemin, estime Lode Vanoost, ancien vice-président du Parlement belge.
Le nouveau président des Etats-Unis déclare à l'envi qu’il respecte le président russe Vladimir Poutine et qu’il apprécierait toute aide de la part de Moscou dans la lutte contre l’Etat islamique. Il a livré ces commentaires dans sa dernière interview à Fox News.
Plus tôt dans la semaine, le Trésor américain a assoupli les restrictions sur les transactions commerciales avec le Service fédéral de sécurité de la Russie (FSB), imposées postérieurement au piratage présumé de l’élection présidentielle américaine. Toutefois, Donald Trump et le porte-parole de la Maison-Blanche ont refusé de qualifier cette démarche de diminution des sanctions.
Lode Vanoost, ancien vice-président du Parlement belge, estime qu’il est trop tôt pour être optimiste à l’égard de possibles changements dans la politique américaine. Outre cela, il a communiqué à RT que cela pourrait même être «dangereux» que Donald Trump demeure ferme dans ses intentions d’améliorer ses relations avec Moscou, car il pourrait y avoir des provocations de la part des adversaires du dégel.
Dans une interview diffusée le 5 février, le présentateur de Fox News, Bill O’Reilly, avait qualifié Vladimir Poutine de «tueur». Donald Trump avait alors répondu : «Il y a beaucoup de tueurs. Nous en avons beaucoup. Vous pensez donc que notre pays est tellement innocent ?»
Trump applique aux Etats-Unis les mêmes principes moraux qui sont appliqués aux autres pays. C’est sans précédent dans la culture politique américaine
RT a demandé Lode Vanoost s’il avait été surpris par la réponse.
«Il n’est pas surprenant qu’il répète ce qu’il avait évoqué plus tôt, même si c’était en 2015. Mais maintenant, étant donné qu’il est président en exercice, c’est effectivement un précédent historique», a-t-il déclaré. Malgré ce commentaire, a-t-il ajouté, Donald Trump reste «imprévisible et peu fiable, tout comme auparavant».
«Fondamentalement, ce que le président des Etats-Unis fait c'est appliquer aux Etats-Unis les mêmes principes moraux qui sont appliqués aux autres pays. En effet, c’est sans précédent dans la culture politique américaine. Cela fait-il de lui un bon président ? Pas du tout. Cela signifie-t-il que les relations avec la Russie vont s'améliorer ? Nous ne le savons pas encore. Cela ne change rien»,a-t-il expliqué.
En ce qui concerne la remarque du président américain que son propre pays n’est pas innocent,«ce qui vient à l’esprit, c’est ce que Donald Trump avait annoncé lors de sa campagne... il a remis en question beaucoup d’activités de l’armée américaine au Moyen-Orient», a rappelé Lode Vanoost.
«Reste à voir, s’il va changer cela», pense-t-il. Lode Vanoost a aussi souligné que les récentes attaques de drones au Yémen, effectuées par les Etats-Unis, étaient «une continuation de la politique de Barack Obama».
«Personnellement, je ne crois pas que tous les principes de base de la politique étrangère américaine – dominer le monde sur le plan économique, militaire et politique – vont changer. Cela ne changera pas.»
Il est très courageux de sa part de reconnaître que les Etats-Unis suivaient le chemin de l’interventionnisme
«Cela pourrait être très dangereux, car s’il continue à vouloir améliorer ses relations avec la Russie, je crains que l’industrie de l’armement aux Etats-Unis, tous les gouvernements conservateurs des pays membres de l’UE et de l’OTAN, créent des provocations afin de remettre le président dans le droit chemin.»
Le député de l’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) pour le Pays de Galles, Nathan Hill, au contraire, affirme que Donald Trump envoie des signaux pour dire «que la politique américaine va subir des changements».
«Ce que Donald Trump fait maintenant – il prétend que la politique étrangère des Etats-Unis est aberrante et qu’elle a toujours été vicieuse», explique-t-il.
«Je pense qu’il est très courageux de sa part de reconnaître que les Etats-Unis ont suivi le chemin de l’interventionnisme, ce qui a causé d'énormes problèmes dans le monde entier. Et pas seulement dans le Moyen-Orient ; on parle de l’Afghanistan, de la Libye, de l’Irak ; ce sont les désastres de la politique étrangère. Cela a coûté aux contribuables américains une énorme somme d’argent. Et ce qu’il dit maintenant, c’est : "Nous allons régler le problème de l’Etat islamique et si nous avons besoin d’alliés à cette fin, nous allons collaborer avec des gens qui sont prêts à s’engager dans cette lutte"», a conclu Lode Vanoost.
Lire aussi : Angela Merkel : nous avons intérêt à avoir de bonnes relations avec les Etats-Unis
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.