«Nous devons commencer à faire plus de reportages sur les choses positives que Donald Trump a faites plutôt que sur des manifestations qui impliquent un très petit pourcentage du peuple», estime le général américain à la retraite Paul Vallely.
RT : En fait si vous regardez Rex Tillerson et le nouveau secrétaire de la Défense, les gens de l'équipe de Trump ont été assez hostiles à la Russie. Les républicains le sont aussi, notamment le sénateur John McCain qui traité Vladimir Poutine de «voyou» et de «meurtrier». Comment Donald Trump va-t-il contourner ces sentiments pour faire passer agenda ?
Paul Vallely (P.V.) : Je pense que toute cette hostilité contre Donald Trump est très exagérée. Il y a de plus en plus de gens qui sont absolument d'accord avec ce que le nouveau président américain fait. Je pense que la discussion avec Vladimir Poutine s’est probablement très bien passée et que nous allons avoir une nouvelle relation avec la Russie, malgré l’hostilité des gens que vous avez mentionnés, y compris le sénateur McCain et les autres. Tout va être très positif et je pense que nous devons commencer à faire plus de reportages sur les choses positives que Donald Trump a faites plutôt que de se concentrer sur certaines manifestations qui impliquent seulement un très petit pourcentage du peuple américain.
Je pense que Poutine et Trump se rencontreront peut-être à Reykjavík, en Islande, comme Gorbatchev et Reagan l’ont fait dans les années 1980
RT : Si l’on en vient à ce dont ils ont réellement parlé : les présidents américain et russe ont convenu de coordonner leurs actions en Syrie, ce qui serait un changement radical par rapport à la politique de l'administration Obama. Pensez-vous que cela va réellement se faire ?
P. V. : Oui, je pense que cela sera le cas. Je pense que Poutine et Trump se rencontreront peut-être à Reykjavík, en Islande, comme Gorbatchev et Reagan l’ont fait dans les années 1980 et ont fait changer la relation du tout au tout. Puis les relations se sont refroidies pendant un moment sous d'autres présidents y compris Barack Obama, mais maintenant il y a deux dirigeants forts qui veulent que les choses se passent de manière positive. Ils vont parler d'économie, de la Syrie et probablement de dix autres points pour approfondir les relations. Je pense qu'ils vont parler de l'OTAN, ils vont parler du terrorisme islamique radical, donc je pense qu'il y a plus de positif que de négatif.
RT : Donald Trump vient de signer un décret donnant 30 jours à son administration pour élaborer une stratégie de lutte contre Daesh. Il appelle à la découverte de nouveaux partenaires pour vaincre les terroristes. Quels autres partenaires avez-vous en tête ?
P. V. : Eh bien, je pense qu'ils vont examiner tous les partenaires avec qui ils travaillent déjà dans la région. Ils vont regarder les pays arabes comme l'Arabie Saoudite, le roi de Doha, le président al-Sissi en Egypte. Je pense que nous allons avoir plus de discussions avec la Turquie. Je pense que quand cela se concrétisera nous aurons une nouvelle alliance ciblée et concentrée sur le rétablissement ou comme je l'appelle la renaissance en Syrie et la destruction simultanée de Daesh. Voilà donc le plan et je pense que c'est comme ça que ça va se passer.
RT : Donald Trump et Vladimir Poutine sont convenus d'établir une coopération sur d'autres questions internationales telles que l'Ukraine. Jusqu'à présent, l’Ukraine a été un point fort de la discorde entre la Russie et les Etats-Unis, plus particulièrement la question de la Crimée. En fait, toute la question des sanctions tourne autour du problème ukrainien. Comment vont ils s’entendre sur cette question ?
La question des sanctions sera à son tour débattue
P. V. : Vous savez, mon point du vue sur les sanctions est qu’elles fonctionnent et qu'elles ne vont pas être une chose positive dans les relations futures avec la Russie, donc je suis un optimiste, je pense qu'elles devraient probablement être supprimées et nous commençons sur de nouvelles bases, avec une nouvelle carte, une nouvelle feuille de route avec la Russie et les pays européens ainsi qu'avec les pays du Moyen-Orient. Nous devons résoudre ces problèmes et c'est ce que le président américain en exercice fait. Il regarde la situation ; il propose des solutions et il choisit les bonnes personnes pour le faire. C'est pourquoi vous voyez beaucoup d’hostilité dans les médias internationaux. La semaine dernière j'étais à Paris, en France et la couverture négative des médias qui paraissent en Europe est dix fois pire qu'ici aux Etats-Unis. Ils sont si négatifs ici. Personne ne peut se concentrer sur ce qui est important aujourd’hui et demain et je pense que c'est ce que nous devons faire maintenant.
RT :En mettant l'accent sur ce qui est important aujourd’hui et demain, il y a les sanctions américaines et occidentales contre la Russie. Dans leur conversation, ils ont parlé du commerce mais ils n'ont pas parlé des sanctions, est-ce surprenant ? Comment peuvent-ils avoir un commerce mutuellement profitable quand les sanctions sont encore en place ?
P. V. : Je pense que c’est l’étape suivante. Peut-être que cela n'a pas été discuté intentionnellement. Ils voulaient se concentrer sur d'autres questions et d'autres situations. La question des sanctions sera à son tour débattue.
RT : Il y a eu plusieurs redémarrages des relations entre l'URSS, puis la Russie et les USA. Le plus célèbre, bien sûr, a été Barack Obama avec le «bouton de réinitialisation». A chaque fois, ça a mal tourné. Pourquoi devrions-nous attendre que ce soit différent cette fois-ci ?
P. V. : Parce qu’il y a un nouveau dirigeant aux Etats-Unis, quelqu'un qui sait faire des affaires et négocier. Les anciens présidents que nous avons eus à partir de Reagan ne comprenaient pas comment y aller et comment faire suivre. Vous pouvez élaborer ces cartes, ces modèles, ces objectifs et ces points de discussion, mais ils doivent être suivis et c'est ce à quoi le président Donald Trump est bon. Ils vont suivre pour s'assurer que ce ne sont seulement des paroles, mais de l'action. Il y aura beaucoup de différence avec les présidents que nous avons eus auparavant.
Lire aussi : Daesh «complètement décimé» : un objectif «du monde libre tout entier»
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.