Le prochain chef de la diplomatie US veut faire de la Russie un partenaire et non plus un adversaire
Donald Trump l'a choisi pour occuper la fonction de secrétaire d'Etat et diriger la politique étrangère des Etats-Unis. Mais ses liens avec la Russie inquiétant certains membres du Congrès, Rex Tillerson a infléchi quelque peu son discours.
«La Russie veut plus que tout affirmer son rôle dans l'ordre mondial et global», mais Washington ne doit pas la considérer comme un adversaire permanent, et donc aussi, parfois, comme un partenaire, a affirmé Rex Tillerson devant un comité sénatorial américain.
Nommé en décembre 2016 au poste de secrétaire d'Etat par Donald Trump, Rex Tillerson doit en effet maintenant obtenir l'approbation du Sénat, comme le prévoit la Constitution des Etats-Unis.
Mais, en raison de ses relations proches avec la Russie, l'ancien président de la compagnie pétrolière ExxonMobil, 64 ans, inquiète non seulement le Parti démocrate mais aussi ceux des Républicains qui sont critiques à l'égard de DonaldTrump. C'est notamment le cas de John McCain, candidat malheureux contre Barack Obama en 2008, mais aussi connu pour ses déclarations guerrières à l'encontre de la Russie et vent debout contre la nomination de Rex Tillerson.
A la question de savoir s'il soutiendrait la candidature de Rex Tillerson, le sénateur de l'Arizona a lancé, avec ironie : «Bien sûr. Il existe aussi un scénario réaliste selon lequel les cochons sont capables de voler.»
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Rex Tillerson plus critique à l'égard de la Russie que par le passé
Aussi, le futur chef de la diplomatie américaine semble avoir voulu donner des gages aux membres du Congrès américain qui sont critiques à l'égard de la Russie. La Russie «représente un danger», a-t-il estimé lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. «Si la Russie cherche le respect et la reconnaissance sur la scène internationale, ses dernières actions n'ont pas pris en compte les intérêts américains», a souligné Rex Tillerson.
Interrogé sur la légalité du rattachement de la Crimée à la Russie, le futur chef de la diplomatie américaine a répondu «non». «D'expérience, les Russes sont très calculateurs, ce sont des stratèges», a-t-il estimé. Selon lui, Moscou évalue les réactions des autres Etats, et sur cette basse, décide du comportement à adopter.
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En 2013, Rex Tillerson avait été décoré par la Russie de l'Ordre de l'amitié. Donald Trump l'a choisi en raison de son profil d'homme d'affaires international, une indication de l'approche pragmatique que le prochain président des Etats-Unis veut adopter dans ses relations avec les autres Etats.
Alexandre Keller