Pour George Szamuely de l'Université métropolitaine de Londres, malgré que Donald Trump, lors de sa conférence de presse avec Theresa May, aurait confirmé soutenir l'OTAN, il serait préférable de ne pas tirer de conclusions hâtives.
RT : Theresa May n'a pas donné de réponse concrète quand on lui a demandé s'il y avait eu des malentendus entre elle et Donald Trump. Pensez-vous que le Premier ministre britannique essaie de dissimuler certaines divergences importantes entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni ? S'agit-il d’intelligence diplomatique ou d'un aveu de faiblesse ?
George Szamuely (G. S.) : Elle était diplomate. Les diverses déclarations de Donald Trump n'étaient que de la diplomatie classique. Nous savons qu'il y a eu des désaccords entre eux sur la question de la torture. Donald Trump est personnellement en faveur de la torture. Mais le chef du Pentagone est contre. Donc, il s'en remettra au chef du Pentagone. Au sujet de l'OTAN, quand Theresa May a dit que Donald Trump soutenait à 100% l'organisation, il a hoché la tête en signe d’accord.
Dans la mesure du possible, elle doit rester en bons termes avec Donald Trump
Il s'agit d'une procédure diplomatique standard. Mais le fait d’être à 100% derrière l'OTAN ne signifie pas vraiment grand chose. Je ne tirerais pas beaucoup de conclusions de ce qui a été dit.
RT : Theresa May a dit qu’il fallait coopérer avec la Russie tout en s’en méfiant. Est-ce un adoucissement de la position du Royaume-Uni à l’égard de la Russie ? Est-ce pour faire écho à Donald Trump ?
G. S. : Je pense que oui. Dans son discours, elle ressemblait beaucoup plus à Donald Trump qu’à David Cameron, François Hollande ou Angela Merkel, ou tous les autres dirigeants européens de ces dernières années. Elle a vraiment essayé d'être sur la longueur d'onde de Donald Trump. Et elle doit l’être, car comme la question du Brexit est au cœur de la politique britannique, le Royaume-Uni doit avoir un plan B en alternative à l'Union européenne. Cette alternative, c’est évidemment les Etats-Unis. Donc, dans la mesure du possible, elle doit rester en bons termes avec Donald Trump.
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