Juste après la reprise de Palmyre, Daesh s'est remis à destruire les sites historiques. Cette «épuration» et cet «anéantissement du peuple syrien» a des raisons précises, explique Nada Al Hassan, chef de l’Unité des Etats arabes de l’UNESCO.
Encore plus d'antiquité d’une valeur inestimable ont été détruites par l’Etat islamique dans la cité historique de Palmyre, en Syrie, y compris une partie de l’amphithéâtre romain et un complexe de quatre colonnes, le «tetrapylon». L’Etat islamique a repris Palmyre en décembre après la libération de la cité par les forces du gouvernement syrien soutenues par les forces aériennes russes, en mars 2016.
Nada Al Hassan, la chef de l’Unité des Etats arabes de l’UNESCO, a livré son impression face à la démolition d’une partie de l’amphithéâtre de Palmyre.
«Ce théâtre a été construit au IIème siècle de notre ère, et il avait une belle scène. Ils ont démoli la scène romaine qui était en fond de tout spectacle ayant lieu dans ce théâtre. Elle était très bien conservée. Et l’Etat islamique l’utilisait comme site pour ses exécutions publiques», a expliqué Nada Al Hassan.
C’est un énième acte d’épuration, un énième témoignage de l’anéantissement du peuple syrien
«A mon avis, lorsque la communauté internationale a prêté beaucoup d’attention à Palmyre, à cause de son importance historique et symbolique en termes de diversité culturelle et pour l’histoire de la Syrie, cela les a incité à détruire de plus en plus quand elle a été reprise», a-t-elle ajouté.
Nada Al Hassan a repris les propos du directeur général de l’UNESCO, Irina Bokova, qui a déclaré que «c’était un énième acte d’épuration et un énième témoignage de l’anéantissement du peuple syrien».
«La reconstruction et la restauration de l’héritage culturel font partie du processus de reconstitution des sociétés et de l’assistance humanitaire. Ce n’est pas un problème isolé ; cela fait partie d’un tout», estime Al Hassan.
Accorder de l’attention à l’héritage culturel dans le cadre de la reconstruction n’est pas un simple luxe, mais fait partie intégrante de la reconstitution de la société
«Au sein de l’UNESCO, nous croyons que, si on inclut pleinement l’héritage culturel dans le programme de rétablissement, dans le plan financier du recouvrement, cela contribuera à déclencher le dialogue, à soulager le trauma collectif du peuple, et à unifier les gens, en leur donnant de la vigueur pour reconstruire de nouveau leurs pays», poursuit-elle.
«Ici, j’aimerais souligner que le fait d’accorder de l’attention à l’héritage culturel dans le cadre de la reconstruction n’est pas un simple luxe. Nous sommes préoccupés par l’héritage culturel comme par les besoins humanitaires et les souffrances terribles subies par le peuple. Nous traitons cette question en tant que partie intégrante de la reconstitution de la société qui qui a été gravement touchée par la guerre», assure Al Hassan.
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