Selon Elizabeth Hoff, représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Damas, l'eau est utilisée comme une arme de guerre, ce qui n'est pas une première dans le conflit syrien, mais suscite la préoccupation de l'organisation.
RT : Damas doit toujours à résoudre la crise de l’eau. Comment empêcher que l'eau soit utilisée comme un moyen de pression dans un conflit ?
Elizabeth Hoff (E. H.) : La situation à Damas est vraiment grave à l'heure actuelle. L’OMS a ouvertement condamné le fait d’utiliser l’eau comme une arme de guerre. L’eau est essentielle pour la vie des civils, ils doivent être protégés par toutes les parties au conflit. Nous avons publié plusieurs déclarations à cet égard.
Les parties ne respectent pas le droit international humanitaire ni les Conventions de Genève
RT : Que peut-on faire pour résoudre cette crise ?
E. H. : C’est très difficile, lorsque les parties ne respectent pas le droit international humanitaire ni les Conventions de Genève. Cela ne concerne pas seulement l’eau, mais également les attaques permanentes contre les centres hospitaliers, alors que les gens en Syrie ont surtout besoin des soins médicaux au moment de cette crise.
RT : Vous avez travaillé à Alep. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez vu ?
E. H. : Nous avons vu, à Alep aussi, que l’eau était utilisée comme une arme de guerre. Il y a également eu plusieurs attaques contre des centres hospitaliers. Aujourd’hui, seuls cinq des onze hôpitaux publics fonctionnent. Du coup l’OMS, ainsi que le peuple syrien sont reconnaissants à la Russie d'avoir mis à disposition un hôpital dans le camp de Jibreen. L’hôpital russe a procédé à des centaines de consultations.
RT : Lorsqu’il s’agit de la Syrie, les puissances n'arrivent que rarement à se mettre d’accord sur tous les points. Est-il possible de bénéficier d'une coopération internationale plus intense afin d'aider ceux qui souffrent de ce conflit ?
E. H. : Nous avons entrepris plusieurs tentatives et le groupe de soutien international pour la Syrie essaie d’obtenir l'accès à toutes les zones de combat difficiles à atteindre. Les Américains, tout comme les Russes participent au dialogue, avec Staffan de Mistura. Il est très important de maintenir ce dialogue et de garantir un accès aux personnes qui sont en difficulté. L’OMS et l’ONU en général sont préoccupées par la situation humanitaire. Nous voudrions avoir accès à ces zones pour que la nourriture, l’eau et les soins pour la santé soient accessibles à toute la population syrienne, partout dans le pays.
Il est important de jeter une lumière sur les atrocités commises par toutes les parties
RT : En ce qui concerne Alep, nous avons vu des atrocitéy commises par les combattants qui contrôlaient des parties de cette ville, mais ils n’ont pas reçu de couverture médiatique très forte. Pensez-vous que le public doit être au courant des crimes commis par toutes les parties au conflit ?
E. H. : Il est important de faire la lumière sur les atrocités commises par toutes les parties. L’OMS n’a pas de système de vérification élaboré. Nous ne nous concentrons pas sur le volet politique mais uniquement sur les aspects humanitaires, afin de garantir un accps aux civils en difficulté et de leur apporter la meilleure aide possible.
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