Le refus des Etats-Unis d'opposer leur veto à la résolution de l'ONU sur la colonisation israélienne est une pique à Bejamin Netanyahou, estime Amir Oren, chroniqueur de Haaretz, et elle va aggraver les relations déjà tendues entre les deux pays.
La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant la fin de la construction des colonies israéliennes sur les territoires palestiniens occupés, a été adoptée par les 14 des 15 membres du Conseil de sécurité qui ont voté en sa faveur. Les Etats-Unis a été la seule nation à s'abstenir, déclarant qu’ils «ne [pouvaient] pas soutenir les colonies et la solution binationale» en même temps. Netanyahou a refusé de respecter cette résolution, la qualifiant de «scandaleuse» et d'«anti-israélienne», et condamnant les Etats-Unis pour ne pas y avoir opposé leur veto.
RT : Ces événements, auront-ils des conséquences pour Israël ?
Amir Oren (A. O.) : On verra plus tard, car le Conseil peut aussi mettre en place des sanctions contre Israël. C’est une lointaine possibilité, mais c’est une réprimande non à l'égard d’Israël, mais envers Benjamin Netanyahou et sa politique. Il y a beaucoup d’Israéliens qui se réjouissent ce soir.
Beaucoup d’Israéliens estiment que la guerre de 1967 était un combat que leur pays devait mener, car il était assiégé, mais qu’il doit rendre les territoires occupés en échange de la paix. Ce n’est pas la politique de Netanyahou, et afin d’éviter une telle restitution des territoires, le Premier ministre israélien, aussi bien que ses prédécesseurs, a construit des colonies ou a permis aux colons de faire tout ce qu’ils voulaient sur ces territoires.
RT : Comment est-ce que cela influence les relations bilatérales entre les Etats-Unis et l’Israël ?
A. O. : Benjamin Netanyahou a été en très mauvais termes avec Barack Obama dès le premier jour. Ils sont entrés en fonction en même temps au début de l’année 2009, et leurs relations ont toujours été houleuses, car Netanyahou était évidemment pro-républicain et il ne voulait pas, apparemment, qu’un président démocrate réussisse, en particulier dans [le cadre de] sa politique à l’égard de l’Iran.
Après la victoire de Donald Trump aux élections le 8 novembre, Netanyahou n'a pas caché son plaisir face à l’échec de Hillary Clinton et, donc, de l’héritage d’Obama. C’était clairement une possibilité pour Obama de retourner le compliment, et, peu importe ce que fera Donald Trump dans un mois, il aura à commencer avec la ligne que le Conseil de sécurité a désormais établie avec l’approbation des Etats-Unis.
RT : Compte tenu du fait que Barack Obama doit prochainement quitter ses fonctions, pensez-vous qu’il se montrera enhardi lors de ces dernières semaines ?
A. O. : Evidemment, Obama ne voulait pas diminuer les chances de Hillary Clinton à l’approche des élections présidentielles. Pensez juste à ce qui aurait arriver, si cet événement avait eu lieu en septembre ou en octobre. Hillary Clinton aurait échoué aux élections et on en aurait blâmé Obama et ses actes. Alors, il attendait, et quand il a été déçu par la défaite de Clinton, il a senti qu’il n'était plus gêné par quoi que ce soit.
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