La réunion du Conseil de sécurité sur Alep était «un coup monté» contre la Russie et la Chine

La réunion du Conseil de sécurité sur Alep était «un coup monté» contre la Russie et la Chine© Omar Sanadiki TPX IMAGES OF THE DAY Source: Reuters
Les frappes aériennes à Alep, Syrie, le 5 décembre 2016.
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La tentative occidentale de faire passer à l'ONU une résolution de trêve de sept jours à Alep vient d'échouer. Pour l'ancien diplomate américain Jim Jatras, elle n'était destinée qu'à provoquer la Russie et la Chine.

RT : A quoi servait-il de convoquer d’urgence une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, alors que la Russie avait dit que la résolution ne serait pas possible avant que les experts russes ne discutent à Genève pour prendre une décision ?

Jim Jatras (J. J.) : C’était évidemment un coup monté en vue de forcer la Russie et la Chine à s’opposer à la résolution. C’est encore un exemple de la propagande que nous recevons de l’administration de Barack Obama, qui refuse de se réveiller et de se rendre compte que Bachar el-Assad ne sera pas destitué, que leur politique qui consiste à soutenir les terroristes djihadistes ne donne pas de bons résultats et n’a pas d’avenir. Par contre, ils ne savent que faire, comment se distancer [de cette stratégie]. J’espère qu’à un moment donné Sergueï Lavrov et John Kerry pourront trouver un chemin réaliste pour progresser, mais c’est vrai qu’il se sont [déjà] rencontrés tant de fois, semblant trouver un accord... l’administration de Barack Obama renonçant à le respecter. Je ne suis donc pas trop optimiste à cet égard.

Le véto de la Chine n’est pas tellement contre Donald Trump, mais plutôt contre l’administration actuelle de Washington

RT : Pourquoi la Chine a-t-elle décidé d’opposer son veto au lieu de s’abstenir, comme elle le fait normalement ?

J. J. : Il y a plusieurs raisons pour cela : d’abord elle a pu se sentir offensée par ce coup monté et a senti la nécessité de s'exprimer de façon plus ferme plutôt que de s’abstenir. Cela peut également être en partie en réaction au fait que Donald Trump a eu une conversation avec le président taïwannais, une démarche qui ne change pas la politique américaine mais qui sera perçue comme violation de l’étiquette de la politique chinoise. Ce n’était pas tellement contre Donald Trump, mais plutôt contre l’actuelle administration de Washington.

RT : Que pensez-vous du timing de l'attaque sur l’hôpital russe à Alep : elle est intervenue après que la Russie et les Etats-Unis se sont mis d’accord sur les conditions du retrait des militants de l’est d’Alep, alors que l’armée syrienne remporte de grands succès dans la ville…

Il y a un manque énorme de cohérence au sein de l’administration américaine

J. J. : Il ne faut pas oublier que les soi-disant militants ne sont, honnêtement, que des terroristes. Ils n’ont pas été partie de cet accord. Cela montre à quel point le levier que possède l’administration de Barack Obama par rapport aux terroristes qu’elle soutient est insignifiant. Ensuite, on a un accord avec la Russie, mais les gens qui sont supposés être nos clients ne sont pas obligés de respecter les instructions de Washington. Ils ne le font pas. N’oublions pas que les souffrances humanitaires à Alep constituent la seule carte à laquelle ils peuvent avoir recours, en utilisant les gens comme bouclier humain, ce qui leur suscite la réaction des médias dont ils ont besoin. Je ne pense pas qu’ils soient prêts à s’engager sur un accord que pourrait trouver John Kerry.

RT : Pourquoi perçoit-on une réthorique si véhémente de la part des Etats-Unis, comme celle que nous avons entendue hier, lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies ? 

J. J. : Nous avons déjà vu cela dans le passé, sous cette même administration. John Kerry a déjà essayé de trouver un accord avec la Russie, et, après, il a été bloqué soit par le secrétaire à la défense Ashton Carter, soit pas Samantha Power [ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies]. Je pense qu’en plus de toutes ces politiques, il y a un énorme manque de cohérence au sein de l’administration. 

Lire aussi : Alors que son mandat touche à sa fin, Barack Obama élargit sa guerre contre le terrorisme

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