Il y a eu de multiples violations des règles de guerre classique en Syrie mais le bombardement de structures médicales reste inacceptable, estime le député Les Républicains Jacques Myard, qui s'est rendu en Syrie à plusieurs reprises.
RT France : Après l’attaque contre l’hôpital mobile déployé par les forces russes à Alep qui a fait deux morts et plusieurs blessés, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a évoqué la responsabilité des terroristes et de «leurs patrons aux Etats-Unis, au Royaume Uni et en France». A-t-il eu raison de parler en ces termes ?
Jacques Myard (J. M.) : Je ne pense pas. En ce qui concerne les bombardements d’hôpitaux, les puissances occidentales, que ce soit les Etats-Unis ou surtout la France, ne donnent pas d'informations qui permettent ce genre de bombardement, qui constitue un crime de guerre. Mais il est vrai que, sur le terrain, à Alep et en Syrie, on a de multiples violations des règles de guerre classique et que le bombardement d’un certain nombre de quartiers a atteint les populations civiles dans les deux camps. Donc cela montre que cette guerre doit cesser au plus vite et qu’on doit avoir une solution politique. Je suis de ceux qui pensent que la solution militaire montre aujourd’hui que le régime de Damas va l’emporter, avec l’appui des forces russes et iraniennes. J’espère que cette victoire annoncée permettra de mettre fin à cette guerre civile et internationale.
Les bombardements des hôpitaux sont un crime de guerre
RT France : La Russie a été plusieurs fois accusée d’avoir bombardé des hôpitaux. Pensez-vous que, dans le cas du bombardement d’un hôpital russe, la réaction de la communauté internationale sera aussi ferme ?
J. M. : Je pense que les bombardements des hôpitaux sont un crime de guerre. Mais il est vrai que, souvent, en-dessous des hôpitaux se cachent des terroristes. Et il est malheureusement difficile de lutter contre des terroristes qui ont la volonté de se cacher derrière les civils et de se faire protéger par les civils. Et c’est en cela que cette guerre est effectivement une guerre difficile, une guerre impopulaire bien évidemment, et une guerre qui viole un certain nombre de règles du droit international. Mais il est certain que la responsabilité des violations du droit international et des crimes de guerre peut être parfois partagée car les terroristes ont commis de multiples crimes de guerre eux aussi.
L’unité de la Syrie est une obligation pour tout le monde
RT France : Une réunion sur la situation en Syrie se tiendra aujourd’hui à l’ONU. Pensez-vous qu’il peut y avoir des évolutions en matière de collaboration entre les alliés occidentaux et la Russie ?
J. M. : Je pense que les alliés occidentaux d'une part et la Russie et ses alliés d'autre part doivent unir leurs efforts contre Daesh. J’espère qu’on arrivera à ne pas se tromper d’ennemi. Mais, il est vrai qu’il y a parfois des arrière-pensées et que certains se demandent dans quelles conditions le régime de Damas reprendrait Alep ? Est-ce que les Kurdes en seront satisfaits ? Est-ce que les Turcs en seront satisfaits ? Nous sommes face à un jeu diplomatique à multiples entrées, c’est assez compliqué. C’est la raison pour laquelle il faut raison garder et surtout de ne pas créer de situation irrémédiable. L’unité de la Syrie est une obligation pour tout le monde, car personne n’aurait à gagner d'un démantèlement de la Syrie qui susciterait un effet domino, notamment avec les Kurdes d’Irak, d’Iran et de la Turquie.
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