Les Grecs ne sont pas contents de la politique américaine soutenant le FMI et le TTIP, ainsi que la politique en Syrie et en Irak qui a créé le chaos et engendré des milliers de réfugiés, estime un député grec du Parlement européen.
La police d’Athènes a eu recours au gaz lacrymogènes contre des manifestants protestant à l'occasion de la dernière visite en Europe de Barack Obama en tant que président des Etats-Unis. Le député grec du Parlement européen, Notis Marias, a expliqué à RT les raisons de la colère qui s'est exprimée à l'occasion de cette visite à Athènes.
RT : Quel message le peuple grec veut-il envoyer en se comportant de la sorte alors que Barack Obama est sur le départ ?
Notis Marias (N. M.): Les Grecs ne sont pas contents de la politique américaine à l’égard de la Grèce, parce que l’administration d’Obama soutient le FMI qui a pris des mesures dures contre le peuple grec. Ils ne sont pas contents non plus de l’administration Obama en ce qui concerne le TTIP [traité transatlantique de libre-échange entre les Etats-Unis et l'UE], un accord qui n’aidera pas l’économie grecque. De plus, les Grecs protestent à cause de la politique américaine en Syrie et en Irak qui a créé le chaos. A l'heure actuelle, des milliers de réfugiés arrivent en Grèce. Finalement, il y a un autre message pour Obama : les Etats-Unis n’ont pas pris de position ferme contre la Turquie… Des chasseurs turcs violent l’espace aérien grec et depuis tout ce temps les Etats-Unis n’ont pas adopté de position ferme contre Ankara. Ce sont des messages que tous ces manifestants envoient à Obama.
RT : Obama promeut des valeurs démocratiques et dit qu’il veut soutenir les pays qui souffrent, criblés de dettes. Mais qu’est-ce qu’il a vraiment fait dans ce domaine lors de sa présidence ?
N. M. : Je ne pense pas qu’il ait pris de mesures concrètes. Il n’a fait que promettre qu’il ferait pression sur les créanciers [de la Grèce]... l’UE, l’Allemagne et d’autres Etat-membres, le FMI, mais il n’a pas pris de mesures concrètes. Il n’y a eu que des promesses. Et aujourd’hui, il a dit qu’il soutenait les soi-disant réformes en Grèce. Ces réformes ont eu pour effet de réduire les pensions et les salaires. Tout ce programme de restructuration de l’économie grecque a créé de la pauvreté et du chômage. Il a donc soutenu ce programme et c’est pourquoi les Grecs ne font pas confiance à la politique d’Obama.
RT : La visite d’Obama a mis en colère et mobilisé de nombreuses personnes en Grèce. Mais le gouvernement grec, au contraire, voit la visite d’Obama comme la possibilité de nouer de nouveaux accords. Pourquoi ?
N. M. : Le gouvernement grec pense que Barack Obama pourrait l'aider. Mais c'est le président sortant. Il ne sera plus au pouvoir dans deux mois. Donald Trump pourrait avoir une approche différente. Je pense que Barack Obama ne peut pas aider la Grèce. La seule chose pour laquelle il se prononce est un nouvel accord avec le gouvernement grec sur le GNL (gaz naturel liquéfié), le transfert du GNL du Texas vers la Grèce, dans le centre d’Alexandroupolis, et puis le transfert de ce GNL en Bulgarie, en Roumanie et en Hongrie. Il pourrait peut-être signer un accord sur cette question…
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