Un média britannique prisé des cadres intermédiaires se met, paraît-il, à défendre la cause de Daesh, pour satisfaire ses intérêts et renverser les autorités syriennes. Le journaliste Bryan MacDonald décrypte les arguments du magazine.
Lorsque j’étais étudiant, The Economist était le magazine de choix pour les adolescents débatteurs au collège. De nos jours, on a l'impression qu'il est écrit par des adolescents débatteurs de collège.
Apparemment, The Economist a un nouveau plan pour le Moyen-Orient. Selon sa position un peu étrange, il ne veut pas que les forces irakiennes mettent Daesh en déroute dans la reconquête de Mossoul qui est en cours. C'est dû au fait que les exécuteurs – et les coupeurs de têtes enthousiastes – pourraient servir à atteindre un autre but de l'agenda du journal : conquérir la Syrie et destituer le «méchant» Bachar el-Assad de son poste à Damas.
C'est ça, maintenant vous le savez. L'hebdomadaire britannique auxquels les gens qui ne peuvent se forger une opinion recourent, a conclu une alliance honteuse avec Daesh. Partout, les fontaines à eau vont devenir l'endroit où les cadres intermédiaires pourront exposer cette thèse lors de leur journée de travail. Si vous avez la malchance d’être à proximité, vous les entendrez dire que «la stratégie plus sage pour la reprise de Mossoul est de laisser à l'Etat islamique [sic] une porte de sortie, vers l’est en direction de la Syrie». Parce que c’est ce que The Economist leur a dit de croire.
Wow! @TheEconomist admits that they'd prefer ISIS to move into Syria, making the situation even worse, rather than letting Iraq defeat them. pic.twitter.com/HldlZEU7JQ
— Bryan MacDonald (@27khv) 24 октября 2016 г.
Cours de géographie
Le problème est que The Economist décrète des conneries. Pour deux raisons. D'abord, si Daesh dispose d'«une sortie vers l’est de la Syrie», cela ne les amènera pas en Syrie. Au lieu de cela, ils iront en Iran, via Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Etant donné que les Kurdes sont des durs à cuire et parfaitement capables de défendre leurs positions, c'est justement là que les fanatiques de Daesh ne se risqueraient pas, à moins de vouloir trouver un chemin plus rapide vers la vie éternelle et toutes ces vierges qui leur sont promises.
@27khv@varyagi@BBassem7@marcelsardo Before @TheEconomist advice on Mosul (top) review geography (bottom) pic.twitter.com/h8nFnv0Rdy
— Ludwig W (@LudWitt) 24 октября 2016 г.
En mentionnant la Syrie, les médias sociaux du Economist ont certainement voulu dire le chemin vers l'Ouest, parce que dans cette direction, Daesh peut leur permettre de réaliser le rêve anglo-américain de changer le régime à Damas. Et d'ici quelques années, lorsqu'on verra sans surprises que la nouvelle équipe n'est composée que de psychopates de Daesh, les deux pays pourront se réengager à lutter contre la «terreur» et à faire tourner les roues de l'industrie lucrative de l'armement. Après tout, c’est bon pour l'économie, n’est-ce pas ?
Cours de tactique
En ce qui concerne les tentatives du journal de convaincre ses lecteurs que laisser une porte sortie à Daesh est «la stratégie la plus sage», et bien, c'est du n'importe quoi. Le meilleur plan militaire est d’encercler Mossoul et de prendre la ville par la force. Cela a toujours été la meilleure stratégie militaire. Nous le savons, parce que c'est écrit dans tous les manuels de stratégie militaire.
Ainsi, soit le débatteur adolescent qui dirige le compte Twitter de The Economist en sait plus que Carl von Clausewitz, Sun Tzu et d'autres de cette trempe, soit le but réel du journal est de renverser Bachar el-Assad. Même si cela veut dire épargner Daesh. Quel scénario vous paraît le plus plausible ? Je parie que c'est le dernier.
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