«Il faut traiter comme des traîtres à la patrie ceux qui vont faire le djihad»

«Il faut traiter comme des traîtres à la patrie ceux qui vont faire le djihad» © Pascal Rossignol Source: Reuters
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La situation en France pourrait déboucher sur la guerre civile, voire un séisme politique et social si le gouvernement n'agit pas fermement contre l'islamisme radical, estime l'ancien maire communiste de Vénissieux André Gerin.

RT France : Vous avez adressé une lettre ouverte à François Hollande à la suite de l'attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray, pensez-vous qu’il y aura une réaction à votre lettre de la part des autorités ?

André Gerin (A. G.) : Je pense que oui. C’est une lettre très dure, il faut absolument que le gouvernement puisse nommer les choses. C’est un attentat lié à une idéologie islamiste et il faut que l’ensemble de la classe politique prenne conscience que cette idéologie gangrène une partie de la société française et surtout une partie de la jeunesse française depuis maintenant 25 ans.

RT France : Ce n’est pas la première fois qu’un attentat islamiste a lieu en France. Pourquoi les mesures entreprises par le gouvernement ne sont-elles pas efficaces ?

A. G. : La formule est un peu caricaturale, je dis que la France est «gangrénée» par l’islamisme. Cela veut dire que l’idéologie des intégristes a pénétré les têtes de nos gamins dans certains territoires depuis plusieurs années et qu'on ne s’est pas encore attaqué à cette question-là.

RT France : C’est donc la faute des gouvernements successifs ?

A. G. : Exactement, depuis maintenant plus de 20 ans.

Il faut à la fois tendre la main aux musulmans pour qu’ils vivent un islam compatible avec la République et appeler les musulmans à combattre cette idéologie fasciste

RT France : Il y a eu quand même des mesures mises en place pour lutter contre le terrorisme, comme l’opération Sentinelle, le plan Vigipirate, l'état d'urgence. Pourquoi est-ce que cela ne fonctionne pas ?

A. G. : L'opération Sentinelle est une réponse psychologique. Il faut s'attaquer au problème dans les territoires de notre pays. Ces charognards qui, depuis des années, utilisent l’islam et les musulmans, leur mettent dans la tête cette idée de combattre les valeurs de la République, de la démocratie, etc. On a un très gros problème auquel il faut s’attaquer, en France. Et il faut à la fois tendre la main aux musulmans pour qu’ils vivent un islam compatible avec la République et en même temps appeler les musulmans à combattre cette idéologie qui est, pour moi, une idéologie fasciste. D’autant plus qu’on a sous-estimé, dans les années 90, les conséquences de la guerre civile en Algérie. Le front islamiste du salut et les groupes islamistes armés ont fait un attentat contre le RER en 1995. Quand il y a eu la guerre civile en Algérie, beaucoup de ces gens-là sont venus dans les banlieues françaises et dans la région de Nice, et on a sous-estimé les enchaînements qui ont pu se passer depuis les années 90. Le combat contre l’islamisme, de mon point de vue, doit aujourd'hui d’abord se passer ici, dans nos territoires.

RT France : Il ne faut donc pas aller frapper les terroristes en Syrie, mais plutôt se concentrer sur la France ?

A. G. : Il faut faire les deux. Mais pour moi, le plus important c’est comment faire reculer cette idéologie barbare, fasciste, qui existe dans nos territoires et qui a pourri une partie de la population.

L’état d’urgence ne suffit pas

RT France : La France vit actuellement en état d’urgence, ce qui donne plus de pouvoirs aux autorités en matière des perquisitions, notamment, des mosquées salafistes prêchant ouvertement le djihad mais il n’y en a eu que quelque'unes qui ont finalement été fermées. Pourquoi ?

A. G. : C’est la même chose. On peut demander au gouvernement et au président de la République qu’on puisse faire un diagnostic partagé au niveau national entre la gauche et la droite pour savoir si on parle de la même chose, pour évaluer les dégâts, la situation, parce que l’état d’urgence ne suffit pas. Le problème d'aujourd’hui est qu’il faut revoir la question de l’école, revoir ce qui se passe dans certains quartiers avec le trafic de drogue, d’armes, l’idéologie salafiste. De mon point de vue, l’état d’urgence est une étape en termes de restrictions des libertés, mais le grand problème d'aujourd’hui est d’aller à le reconquête des quartiers, pour qu’on puisse faire en sorte que la République ait droit de cité dans certains quartiers, dans ma lettre je dis que nous avons des territoires perdus dans notre pays.

Ceux qui vont au djihad, il faut les traiter comme des traîtres à la Patrie

RT France : Vous parlez également de reinstaller le service civil pour réintégrer les jeunes dans la société. Quelles autres mesures pourriez-vous proposer pour faire revenir les jeunes au sein de la République ?

A. G. : Pour moi, ceux qui vont au djihad, il faut les traiter comme des traîtres à la Patrie, il faut des mesures pour le moins radicales. Au minimum, c’est l’enfermement, pour les étrangers c’est l'expulsion immédiate. Aujourd’hui on a l’impression qu’on est dans une situation où c’est nous qui sommes dans la défensive. En ce qui concerne les jeunes, il faut remettre de l’autorité, il faut des mesures «tolérance zéro» pour tout ce qui touche au trafic. Il faut être ferme et ne rien laisser passer.

Il y a encore beaucoup d’angélisme dans une partie de la gauche française

RT France : Qu’est-ce qui empêche le gouvernement d’être ferme maintenant ? Les attentats en France ont fait en deux ans presque 300 victimes. Pourquoi le gouvernement n’ose-t-il pas agir fermement ?

A. G. : Parce qu’il y a encore beaucoup d’angélisme dans une partie de la gauche française. Il y a plein de choses qu’on sait depuis des années. C’est cet angélisme qu’il faut remettre en question. Remettre l’autorité au cœur de la société. De toute façon, si on ne prend pas des mesures fermes, déterminées, la situation pourrait déboucher sur la guerre civile, voire il peut y avoir un séisme politique et social en France. Il n’y a qu’une force politique qui gagne dans cette affaire, c’est le parti de Marine Le Pen. Et la République est mal en point. 

Lire aussi : La France ouvre les yeux sur le salafisme et réévalue sa position

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