Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, un événement sans précédent. Qu'en pensent les Britanniques ? Des représentants de différents courants politiques du Royaume-Uni ont confié leur sentiment à RT.
Ce ne sont pas les migrants qui nous privent de nos emplois et de nos maisons, ce sont des gouvernements horribles, incapables de créer une économie forte
Ken Livingstone, ex-maire de Londres (2000-2008), membre du Parti travailliste :
«Maintenant les années de chaos vont commencer. Personne ne sait si l’économie globale sera engagée dans une récession, s'il y aura juste une période difficile pour la Grande-Bretagne, ou bien si les grandes institutions financières de Londres déménageront à Bruxelles ou à Paris. Personne n’en a la moindre idée. Personne n’a fait de plans à long terme.
La classe ouvrière britannique comme presque partout en Europe ou en Amérique a été pendant plus de 30 ans laissée de côté. Il y a une vraie colère. C’est ce qui est à l’origine du soutien à Donald Trump aux Etats-Unis et c’est ce qui est à l’origine de ce vote pour la sortie de l'UE. La majorité des journaux de droite ont toujours accusé les migrants. En réalité, nous avons pendant 30 ans ignoré le secteur manufacturier, sans moderniser notre économie, sans bâtir de maisons. Ce ne sont pas les migrants qui nous privent de nos emplois et de nos maisons, ce sont des gouvernements horribles, incapables de créer une économie forte.
Vu la colère qui existe, Marine Le Pen pourrait bien gagner l’élection présidentielle française. Les gens vont voir la position britannique et se demander : "Pourquoi ne peut-on pas faire de même ?"
Je ne parierais pas un centime sur le chemin que prendra l’Europe. Tout est incertain comme jamais depuis plusieurs décennies».
C’est une révolte de paysans, nous l’avons déclenchée, et nous ne nous inclinerons pas devant les grandes banques internationales
David Coburn, membre du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni :
«Le facteur principal du résultat, c’est que les gens en avaient assez après toutes ces années d’être gouvernés par les dictateurs non-élus de Bruxelles. C’est un parlement fictif sans pouvoirs, je le connais très bien, parce que je suis l'un de ses députés. Nous aspirons à une démocratie, à ce que les décisions soient prises par les députés ici à Edimbourg et à Westminster, par ceux qu’on pourra congédier tous les 5 ans, s’il ne font pas ce qu’on leur dit.
Nous ne voulons pas de migration de masse par la porte ouverte en Grande-Bretagne, on préfère renvoyer les terroristes et les personnes non-désirées quand on le veut. C’est notre droit en tant que nation. Nous voulons la sécurité et un système juste envers tout le monde.
L’euro a détruit l’économie grecque, est en train de détruire l’Italie et la France.
La livre va bondir parce que les gens comprendront l’énormité de ce qui s’est passé, que nous avons brisé les chaînes épouvantables de l’Union européenne. Les seuls qui en souffrent, ce sont les grandes banques comme Goldman Sachs. C’est une révolte de paysans, nous l’avons déclenchée, et nous ne nous inclinerons pas devant les grandes banques internationales, les gens de Goldman Sachs qui se croient les rois du monde. Nous pourrons prendre les décisions par nous-mêmes».
Ce que nous avons réussi à faire montre que nous pouvons créer une Europe différente
Andrew Rosindell, membre du Parti conservateur :
«Le peuple britannique veut clairement que le gouvernement britannique adopte des lois concernant le Royaume-Uni. Il voulait quitter l’UE, parce que le monde en a marre franchement du fait que l’UE intervienne tout le temps dans notre façon de gouverner le pays. La seule chose que les gens ont toujours voulu, c’est le commerce et la coopération, pas une union politique. Pour moi, c’est un grand jour, un jour positif pour la Grande-Bretagne, nous avons enfin décidé de reprendre le contrôle sur notre destin et d'adopter nos propres lois. Nous pouvons de nouveau avoir un commerce global, conclure nos accords commerciaux sans nous fier à Bruxelles pour cela. Le climat à Londres est très positif maintenant.
Personne ne croit sérieusement que dans le monde d’aujourd’hui il faut une union politique pour faire du commerce et coopérer. Cela pouvait marcher dans les années 1970, quand on s’attendait à l’apparition de blocs commerciaux dont on dépendrait. Mais le monde a changé, c’est un marché global. Malgré toute la propagande et les menaces sur l'écroulement du monde en cas de sortie de l’UE, les gens ont tout compris et n’ont pas eu peur. C’est un grand jour pour la Grande-Bretagne, nous nous sommes retrouvés. Nous avons dit que nous conserverions l’amitié et continuerions à coopérer avec nos voisins, mais à quoi ça sert de faire partie d'une union politique qui exige encore plus d’intégration, l’abolition des Etats nationaux et la création d'un Etat européen. Les gens n’en voulaient pas et ils l’ont rejeté.
Ce que nous avons réussi à faire montre que nous pouvons créer une Europe différente, une Europe qui ne doit pas nécessairement être basée sur ce modèle précis de coopération européenne, une Europe qui tienne aux nations dans leur individualité, à leur identité nationale sans priver la population de ce qui lui est si cher».
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