Brexit : ces sept cavaliers de l’apocalypse français

Brexit : ces sept cavaliers de l’apocalypse français Source: AFP
Plusieurs personnalités françaises prévoient des jours sombres à la suite du Brexit
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Le vendredi 24 juin 2016 restera dans les mémoires. Les Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne par référendum. Une décision aux conséquences lourdes. Sept personnalités françaises prévoient même la catastrophe. Tour d’horizon.

Les conséquences se sont faites sentir jusqu’aux confins de l’Asie. Ce vendredi 24 juin, à l’aube, l’Europe s’est réveillée amputée d’un membre. Les citoyens du Royaume-Uni ont décidé de quitter l’Union européenne. Panique sur les marchés, bourses qui s’écroulent en Asie et tweets catastrophistes contrastent avec la joie des 51,9% de Britanniques qui ont choisi la souveraineté.

La campagne fut rude. Durant des mois, hommes politiques, intellectuels et célébrités des deux bords ont bataillé avec rage à coups d’arguments acérés. Les européistes n’ont pas hésité à user du champ lexical de la calamité. La France n’a pas échappé au débat. RT France vous propose de vous attarder sur les propos de ces sept cavaliers de l’apocalypse qui considèrent le Brexit comme un cataclysme.

Jacques Attali parle d’un «suicide» britannique

On peut reconnaître à Jacques Attali un certain talent dans ses prédictions. En décembre 2015, l’économiste, écrivain, homme de presse et conseiller des puissants s’était pris au jeu des prophéties. Entre de nouveaux attentats et une aggravation des conflits dans le monde, il prédisait le Brexit.

Mais avec l’éminence grise de François Mitterrand, rien n’est jamais simple. Dans un entretien publié le 23 juin dans le journal Le Monde, il affirmait avoir «toujours pensé que les Britanniques rejetteraient le Brexit». «Il existe, dans l’histoire, des cas où des nations se sont suicidées, mais je ne crois pas que ce soit la tentation des Britanniques», expliquait-il. Le Brexit ne serait donc ni plus ni moins qu’un «suicide» pour le Royaume-Uni.

Il va même jusqu’à oser un parallèle avec la période précédent la Révolution française. «Cette crise s’inscrit dans un mouvement plus profond : nous avons accepté la mondialisation, mais nous n’avons pas mis en place une règle de droit commune, souligne le président de PlaNet Finance. Or, sans elle, il ne peut pas y avoir de globalisation réelle du marché. Deux fois déjà, dans l’histoire, cette absence de règles de droit a produit des ­effets désastreux. En 1780, il y a eu une première vague de mondialisation pour des raisons à la fois économiques et technologiques, idéologiques, culturelles avec les Lumières.»

Bruno Colmant souligne «un impact beaucoup plus important que prévu»

On est plus dans la réaction à chaud. Mais l’inquiétude est la même. Pour Bruno Colmant, chef économiste de la banque Degroof Petercam, l’impact du Brexit est «beaucoup plus important que prévu». «Il y a un vrai problème de crédibilité sur l'euro. Une vague de scepticisme va s'abattre sur l'Europe», prédit le financier.

Il craint notamment une augmentation des taux d’intérêts pour les nations les plus fragiles, ce qui pourrait provoquer une crise obligataire en Europe. Bruno Colmant voit des prochains mois difficiles : «La volatilité va augmenter structurellement donc, on aura une fin d'année compliquée. Les banques centrales vont alimenter l'économie en dollars mais leurs actions sont aussi limitées.» Son analyse se détache de la plupart des autres adeptes de la catastrophe.

Le Brexit serait moins nocif pour les sujets de sa majesté que pour le continent. «D'un point de vue macroéconomique, il y aura une rupture des flux commerciaux», souligne le banquier. «Ce ne sera pas forcément mauvais pour les Britanniques qui pourraient profiter de leur livre dépréciée. Mais le reste de l'Europe aura plus à perdre», ajoute-t-il.

Hubert Védrine met le sujet ethnique sur la table

Le Brexit n’aura pas que des conséquences financières. Dans Royaume-Uni, il y a «uni». Or, les Ecossais et les Nord-Irlandais ont voté massivement pour rester au sein de l’Union européenne (respectivement 62% et 56%). Seul les Gallois ont suivi l’Angleterre dans leur volonté de divorce avec Bruxelles. Une problématique qu’avait vu arriver Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin sous la présidence de Jacques Chirac.

En février dernier, il considérait un éventuel Brexit comme «une catastrophe». «D’abord, ce serait une vraie perte pour la Grande-Bretagne. C’est très avantageux pour eux d’être dans l’UE avec de nombreux arrangements sur mesure», affirme l’ancien ministre qui évoque aussi la problématique ethnique : «Deuxièmement, ça déclencherait une crise énorme avec l’Ecosse, qui ne veut pas sortir : ça relancerait la question de l’indépendance. Enfin les grandes puissances se diraient que l’Europe est entrée dans un processus de dislocation.»

Des responsables politiques écossais appellent d’ores et déjà à un nouveau référendum sur l’indépendance du pays. Du côté nord-irlandais, c’est l’unification de l’Irlande qui revient sur le tapis.

Stéphane Boujnah et un monde devenu «différent»

Son nom ne vous dit peut-être rien mais Stéphane Boujnah est un homme important au sein de la finance mondiale. Il est le patron de l’opérateur boursier Euronext qui contrôle les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne. Et, lui aussi, considérait il y a quelques semaines qu’un Brexit serait «une catastrophe».

«Ne plus appartenir au marché unique produit des effets. Cela pourrait conduire par exemple certaines activités financières exclusivement liées à la zone euro ou à des clients en zone euro à envisager, pour des raisons réglementaires ou d'efficacité opérationnelle, de se rapprocher des gisements d'épargne qu'ils gèrent, des clients qu'ils servent ou des actifs en euros sur lesquels ils opèrent», a-t-il analysé. Il considère que la situation sera plus grave pour le continent que pour le Royaume-Uni.

Michel Barnier et «l’affaiblissement mutuel»

Michel Barnier connaît très bien les rouages de Bruxelles. L’ancien commissaire européen au marché intérieur et aux services craignait plus que tout un Brexit. Le 21 juin, invité d’Arlette Chabot sur LCI, il évoquait «un affaiblissement mutuel, une forme de catastrophe».

Rappelant que les Britanniques sont devenus membres de l’Union européenne car «ils l’ont voulu», il a martelé que le Brexit émousserait le projet européen ainsi que la solidité du Royaume-Uni et de toute l’Union européenne.

Bernard-Henri Lévy et la «calamité»

C’est par le biais de Twitter que le philosophe a tenu à adresser un avertissement à l’ensemble du globe. En moins de 140 caractères, il a prévenu qu’un Brexit serait «un désastre pour le Royaume-Uni», «une calamité pour l’Union européenne» et «un terrible signal» adressé au reste du monde.

Européen convaincu, Bernard-Henri Lévy s’était montré confiant. Un peu trop visiblement. Le 23 juin, alors que les derniers sondages, bookmakers et marchés financiers anticipaient une victoire du camp du maintien, il se fendait d’un tweet… triomphant : «Défaite probable du Brexit. Déroute, donc, des souverainistes, des xénophobes, des racistes. Reste, maintenant, à refonder l'Europe.»

Jean Quatremer et la déception tout en tweets

Le correspondant de Libération à Bruxelles, grand défenseur de l’Union européenne, est très actif sur Twitter. Il s’est employé durant les jours précédents le référendum à noyer le réseau social sous les gazouillis de publications en rapport avec ce vote historique. Il est même allé jusqu’à partager une vidéo d’une de ses interviews réalisées pour la chaîne Euronews dans laquelle il n’hésite pas à décrire le Royaume-Uni sans l’UE comme «le Zimbabwe, un pays tiers sans aucun accord».

A l’annonce des résultats, il a continué son flot de publications, reprochant notamment «40 ans d'eurobashing des médias et des politiques» qui «ont fait le jeu des nationalo-populistes».

Il s'en est également pris violemment au Premier ministre britannique David Cameron.

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