Brexit : à travers le monde, les bourses chutent à l’annonce de la victoire du «Leave»
Les marchés financiers, de Tokyo à Londres en passant par New-York, se sont effondrés vendredi 24 juin alors que les grands médias britanniques ont annoncé la victoire des partisans du Brexit. La livre sterling a dévissé.
Après le dépouillement de la plupart des bulletins, la livre sterling a plongé de 10%, le déclin le plus important depuis 1985. L’euro a connu sa plus forte baisse depuis son introduction en 1999, alors que le yen japonais a chuté comme jamais depuis 1998.
«Les investisseurs essaient de se débarrasser de leurs actifs. On vend d’abord et pose des questions après. Il y a eu une forte sous-évaluation des risques qui aboutit à la situation que vous observez», a expliqué Matthew Sherwood, le chef des investissements chez Perpetual Ltd. à Sydney, à l’agence Bloomberg.
The Great British Pound is free-falling. #EUref - this is very bad for world markets and economy. pic.twitter.com/ngzpRkNNYu
— Charles (@Charles_Hyper) 24 juin 2016
Dès l’ouverture, les bourses européennes ont elles aussi connu une correction désastreuse, plongeant de 7% (Londres), 8% (Paris) ou presque 10% (Francfort) après l’annonce de la victoire du Brexit. Les principales banques ont perdu jusqu'à 30 % ce matin à la Bourse de Londres.
Carnage on the FTSE 100 : pic.twitter.com/ApSgrqyTFt
— Ben Chu (@BenChu_) 24 juin 2016
Le prix du pétrole WTI a chuté jusqu’à 48 dollars le baril, perdant 6%. Les prix de l’or ainsi que des bons du trésor américain ont, eux, grimpé, les investisseurs cherchant un abri des tempêtes des marchés.
Aux Etats-Unis, la situation n'est guère meilleure. Wall Street a chuté à l'ouverture. Le Dow Jones perdait 2,16% et le Nasdaq 3,78%. Jeudi, alors que les sondages donnaient le camp du maintien en tête, les marchés semblaient euphoriques. Du côté de la rue du mur, on avait terminé en nette hausse. L'indice vedette Dow Jones Industrial Average avait gagné 1,29% à 18.011,07 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,59% à 4.910,04 points.
La Banque d'Angleterre en soutien
«L’enfer se déchaîne», a dit à Bloomberg Vishnu Varathan, économiste à la Mizuho Bank, à Singapour, affirmant : «La seule chose sûre est qu’il faut acheter des yens, des bons du trésor américain, de l’or, et attendre.»
La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé vendredi 24 juin qu'elle se tenait prête à agir pour assurer la stabilité monétaire et financière du Royaume-Uni, surveillant de près l'évolution de la situation après la décision des Britanniques de sortir de l'Union européenne (UE).
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney a déclaré plus tard vendredi que l'institution était prête à injecter 250 milliards de livres (326 milliards d'euros) de fonds additionnels afin d'assurer des liquidités suffisantes pour le fonctionnement des marchés suite à la victoire du Brexit.
La Banque centrale britannique est «également capable de fournir des liquidités considérables en devises étrangères, en cas de besoin», a ajouté M. Carney dans une intervention télévisée.
Bank of England statement pic.twitter.com/MTs2vaFI58
— Robert Peston (@Peston) 24 juin 2016
A la veille du référendum, les banques centrales internationales, des experts financiers et des responsables de gouvernements ont mis en garde contre l’effet désastreux du Brexit sur les marchés mondiaux. L'agence de notation Standard & Poor's a déjà annoncé que le Grande-Bretagne perdrait probablement son triple A au regard des risques financiers, politiques et économiques associés au résultats du référendum britannique.