Le gouvernement, par défaut de méthode, nous a mis effectivement dans une sorte d’impasse, estime le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne (Les Républcains), co-rapporteur de la loi El Khomri.
RT France : Est-ce qu’on se trouve actuellement dans l’impasse avec la contestation très forte de la loi travail et le fait que le gouvernement poursuit son initiative avec la loi ?
Jean-Baptiste Lemoyne (J.-B. L.) : Ce qui est sûr c’est que depuis le début, il y a un défaut de dialogue entre le gouvernement et les organisations syndicales d’une part, un défaut de dialogue entre le gouvernement et sa propre majorité, puisque le débat a été interrompu à l’Assemblée nationale et tout cela tend le climat dans la France d’aujourd’hui. Ce que je sens personnellement à Paris mais également en Provence, c’est une société française qui est au bord de la crise de nerfs parce qu’il y a des gens qui ne peuvent pas travailler à cause des grèves de train, à cause de la difficulté pour trouver de l’essence. Le gouvernement, par défaut de méthode, nous a mis effectivement dans une sorte d’impasse et aujourd’hui il n’a plus guère le choix : continuer de passer en force ou capituler. Chez les Républicains nous pensons que cette loi travail à la sortie du Sénat aura encore plus d’ambition et qu’il est important d’aller au bout de ce chantier.
Tout cela est en train de casser le retour de la croissance européenne en France
RT France : Comment les syndicats et autres opposants à la réforme vont réagir quand la loi va être finalement adoptée ?
J.-B. L. : Nous sommes dans un pays de droit. J’ose espérer qu’une fois la loi adoptée, elle sera respectée quelque part et les syndicats prendront acte du fait qu’ils ont mené un combat qui n’a pas été gagné. Et à un moment il faut retourner au travail. Il y a un parlement qui vote des lois et dès lors que ces lois sont validées, elles rentrent en vigueur. Je suis d’accord que cela crée un climat social qui est très lourd et qui est préjudiciable à la France parce qu’en Europe les clignotants sont en train de repasser au vert en matière économique et que tout cela est en train de casser le retour de la croissance européenne en France. C’est un vrai problème.
Il est temps que les forces de sécurité de plus se concentrent sur la ligne principale qui est le terrorisme islamiste
RT France : Les forces de l’ordre sont épuisées à cause de l’Euro, les fan zones, l’état d’urgence et la menace terroriste. Comment peut-on continuer dans cette logique avec beaucoup de contestations contre la loi travail ?
J.-B. L. : Il est vrai que les forces de sécurité sont très sollicitées. Nous sommes dans l’état d’urgence, donc on aurait pu s’attendre effectivement à ce qu’il y ait une sorte de prise de conscience de cette situation par des organisations syndicales qui auraient pu lever le pied en matière de nombre des manifestations. La conjonction de tous ces événements fait que les forces de l’ordre sont sur-sollicités. Il convient que chacun prenne ses responsabilités, que les actions syndicales prennent d’autres formes – il y a d’autres façons de s’exprimer y compris symboliquement – il est temps donc que les forces de sécurité de plus se concentrent sur la ligne principale, qui est le terrorisme islamiste, dont on sait qu’on doit être en vigilance permanente, en degré de vigilance haute en ce moment parce qu’il est capable de frapper presqu’à tout moment, n’importe où.
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