Benjamin Iseli, conseiller technique du syndicat Synergie-Officiers revient sur les évènements en marge de la manifestation contre la «haine anti-flic». Une voiture de police a été incendiée, cinq personnes ont été placées en garde à vue.
RT France : Comment expliquez vous cette tension extrême entre les forces de l’ordre et certains manifestants ?
Benjamin Iseli (B.I.) : Ces gens-là ne sont absolument pas de manifestants, ils n’étaient pas en train de manifester au moment où la voiture de police a été incendiée. Ils ont voulu effectuer une contre-manifestation suite au rassemblement des policiers place de la République, cette manifestation a été interdite.
Mais 200 casseurs, très mobiles, se trouvaient aux alentours de la place de la République, dans le but de chercher la confrontation avec les policiers à l’issue du rassemblement contre la «haine anti-flic». Ils sont tombés sur un véhicule, qui se trouvait Quai de Valmy dans la circulation. C’est gens là sont des casseurs, ce ne sont pas des manifestants, ce sont des délinquants. Les faits ont été qualifiés de tentative d’homicide, ce sont des criminels, leur seul but c’est de casser, de violenter des policiers et si possible d’essayer d’en tuer.
Nous comptons plus de 300 blessés depuis le début des manifestations contre la loi Travail, dont certains très grièvement
RT France : Depuis le début des manifestations, combien de personnes ont été blessées dans vos rangs ? Que demandez-vous au gouvernement ?
B.I. : Nous comptons plus de 300 blessés depuis le début des manifestations contre la loi travail, dont certains très grièvement. Un collègue commandant a été roué de coups de bar de fer, sauvé in extremis par plusieurs collègues, d’autres ont reçu des pavés en plein visage et ont été hospitalisés dans des états graves, leur pronostic vital était engagé au départ.
On regrette le laxisme de certains juges
Nous demandons des décisions, des actes politiques fermes, pour ces individus casseurs, extrêmement organisés, extrémistes, qui sont connus et reconnus. Ils doivent être mis hors d’état de nuire. Un certain nombre d’arrêtés d’interdiction de manifester avaient été pris à l’encontre de certains d’entre eux. On regrette le laxisme de certains juges qui ont cassé ces arrêtés. Or il se trouve que parmi les individus interpellés suite à l’incendie du véhicule de police, au moins l’un d’entre eux avait fait l’objet d’un arrêté d’interdiction prit par la préfecture de police de Paris, arrêté qui a, par la suite, été cassé par la justice administrative. La présence de ce dernier sur les lieux, avec du matériel, casqué, cagoulé, prouve que le dossier qui avait été monté était particulièrement étayé. On demande que la justice soit très ferme face à ces individus.
Des groupes de casseurs s’infiltrent dans les manifestations, à partir du moment où en fin de cortège ils se regroupent à deux ou trois cent pour s’en prendre uniquement aux forces de l’ordre, représentant de l’autorité, afin de les violenter, voire d’en tuer. On demande à ce que l’ensemble des moyens matériels qui sont à la disposition des forces de police puisse être utilisé. C’est un véritable miracle qu’il n’y ait pas eu de mort.
On ne peut pas supporter ces deux affiches de la CGT, c’est une incitation pour ces individus à commettre des violences
RT France : Comprenez vous les affiches comme celles de la CGT qui dénonçaient les violences policières ? La violence est-elle des deux côtés ?
B.I. : On ne peut pas supporter ces deux affiches de la CGT, c’est une incitation pour ces individus à commettre des violences. Ce sont des mouvements extrêmement violents, la police doit répondre avec force, car la force doit rester à la loi.
La police est la profession la plus surveillée
On se plaint également du traitement médiatique qui est parfois partial : des images tronquées, des vidéos coupées, les séquences diffusées ne montrent que la partie qui arrange certains. Lorsqu’on voit des policiers qui trainent des individus au sol on peut s’interroger, encore faut-il voir la vidéo dès le début. La police est la profession la plus surveillée, l’inspection générale de la police nationale veille. S'il y a des débordements et des actes isolés, des enquêtes judiciaires, administratives sont ouvertes et des sanctions sont prises rapidement.
Il faut bien voir que les casseurs ne sont pas violents en réponse à une éventuelle attaque de la police, ce sont des groupes d’anarchistes qui veulent déstabiliser les fondements même de la République. Ce qui est regrettable et criminel, c’est de voir certaines organisations politiques et syndicales, en manque d’électorat, surfer là-dessus pour retrouver des voix. Les casseurs en profitent et tout cela jette de l’huile sur le feu.
Le rassemblement contre la haine anti-flic était fait pour que nos concitoyens prennent conscience de la situation et de sa gravité
RT France : Il y a un peu plus d’un an, le 11 janvier dernier, les policiers étaient remerciés sur cette même place de la République. Aujourd'hui les images violentes se multiplient. La côte de popularité des forces de l'ordre est-elle en train de baisser ?
B.I. : Les derniers sondages montrent que plus de 80% des Français ont une image positive de la police nationale. Le rassemblement contre la «haine anti-flic» était fait pour que nos concitoyens prennent conscience de la situation et de sa gravité.
La tentative d’homicide sur nos collègues, est la preuve qu’il ne s’agit pas d’affrontement, les individus ne peuvent pas dire que la police est venue au contact en premier. C’est la preuve que leur volonté était juste de casser du flic.
La police nationale n’a jamais été aussi engagée que ces derniers mois, sur le front du terrorisme, avec un risque qui est maximal, sur le front de la crise migratoire... Lorsque la police fait face à des individus organisés, armés, on ne vient pas à une manifestation pacifique avec un casque, un masque et des pavés, la police doit répondre avec la force légitime. On demande à ce que les instructions des autorités politiques soient claires et fermes, que la justice administrative face son travail et que la justice pénale soit aussi ferme sur les condamnations.
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