«L’UE a «une peur bleue» des représailles américaines et fuit les échanges commerciaux avec l’Iran»

«L’UE a «une peur bleue» des représailles américaines et fuit les échanges commerciaux avec l’Iran» Source: Reuters
Le président iranien Hassan Rouhani
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Les entreprises européennes qui souhaitent continuer d’avoir accès au système financier américain savent qu’il est délicat de travailler avec des entreprises iraniennes, a expliqué Jacob Hornberger, directeur de la Future of Freedom Foundation.

RT: L’Iran affirme qu’il n’ont pas obtenu le répit économique qu’on leur avait promis. Pensez-vous qu’ils ont raison sur ce point-là ?

Jacob Hornberger (J.H.): Je pense que oui. C’est typique du gouvernement américain : ils concluent un accord puis ils reviennent sur ce qu’ils avaient conclu. Tout le monde le savait quand ils ont accepté que toutes les sanctions soient levées et l’idée derrière cet accord était de punir les pays européens et les autres pays s’ils établissaient des relations commerciales avec l’Iran. Maintenant ces pays ont une peur bleue parce que ces réglementations n’ont pas été levées et ils ont raison d’avoir peur. S’ils ne respectent pas les réglementations, il ne fait aucun doute que les Etats-Unis leurs tomberont dessus et saisiront leurs capitaux. Ce que tout le monde pensait être un accord pour lever toutes ces sanctions et réglementations n’en est en fait pas un.

RT: Le Secrétaire d’Etat John Kerry affirme que les Européens utilisent les politiques de Washington comme excuse pour éviter de faire des affaires avec l’Iran. Pourquoi dit-il cela s’il est si évident qu’un bon nombre de pays européens se mettraient en porte-à-faux, s’ils commençaient à commercer avec l’Iran ?

Il faut comprendre que toutes ces sanctions, embargos sont absolument illégitimes d’un point de vue moral

J. H. : Les Indiens d’Amérique du Nord avaient un terme pour ça. Ils appelaient ça «parler avec une langue fourchue». C’est ce que fait John Kerry. Il agit en innocent, comme s’il ne savait pas ce qu’il se passe. Mais ces pays européens connaissent très bien l’ampleur de ces réglementations. Et John Kerry aussi. Il joue juste à l’innocent et rejette la faute sur les pays européens en agissant comme si c’étaient eux qui ne voulaient pas établir de relations commerciales avec l’Iran.

Mais le fait est qu’ils veulent établir des relations commerciales, mais ils ont une peur bleue de ces réglementations que le gouvernement [américain] utilise comme une massue si ces pays sont pris en train de faire affaires avec l’Iran. Ça arrive tout le temps avec les autres pays. C’est ce qu’il se passe avec l’embargo sur Cuba, avec les sanctions contre la Corée du Nord. Si quelqu’un enfreint les règles du gouvernement américain, il leur tombe dessus.

Aucun gouvernement ne devrait contrôler ou réguler l’activité économique. C’est exactement ce que font les Etats-Unis avec ces sanctions

Il faut comprendre que toutes ces sanctions, embargos… sont absolument illégitimes d’un point de vue moral. Un pays qui vante la libre entreprise et le libre marché est un pays où les entreprises et l’activité économique sont complètement libres de tout contrôle gouvernemental, de toute interférence et de toute régulation. Aucun gouvernement ne devrait contrôler ou réguler l’activité économique. C’est exactement ce que font les Etats-Unis avec ces sanctions.

RT: Peuvent-ils vraiment le faire? Ils contrôlent surtout le dollar. Beaucoup de gens ont besoin de cette monnaie dans le cadre de transactions internationales. Peut-on éviter le dollar quand on fait affaire avec l’Iran ?

J.H. : Ils ne peuvent pas se le permettre, parce que s’ils sont pris en train d’enfreindre les réglementations, le gouvernement américain leur tombera dessus. Il les empêchera d’utiliser les banques américaines, d’interagir avec les institutions financières américaines ; dans le pire des cas il saisira tout simplement leurs capitaux ici aux Etats-Unis. Chaque entreprise en Europe sait que si elle veut continuer à avoir accès au système financier américain, elle ne peut pas se permettre de prendre ce risque.

Lire aussi : Le Brésil renonce au dollar pour aider l’Iran à se défaire de sa dépendance aux Etats-Unis

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