Si les réfugiés musulmans n'intègrent pas la société allemande, apparaîtront sur le territoire allemand les quartiers–berceaux du terrorisme de demain, considère Laszlo Maracz, professeur-adjoint des études européennes à l’Université d’Amsterdam.
Dans une interview avec Russia Today, l'universitaire a répondu aux questions que soulève l'initiative d'interdire le porc dans les cantines scolaires allemandes pour ne pas offenser le sentiment religieux des élèves de confession musulmane.
RT : Que pensez-vous de cette initiative ? Vous sentez-vous préoccupé par l'intégration des migrants dans l'Union européenne ? Considérez-vous que la culture allemande est en danger et si oui, qui la menace ?
Laszlo Maracz : Vous pouvez penser que la question de la viande n’est qu’un problème mineur, mais il me semble que cette initiative n'est qu'un élément d'un système beaucoup plus large qui pousse les autorités à accueillir les musulmans qui arrivent en Europe. Et c’est un problème.
RT : Pensez-vous que l'Europe dans son ensemble va changer face à cet afflux de réfugiés musulmans ? L'Union européenne n’a-t-elle pas invité ces gens ? Et n’est-il pas naturel de prendre en charge les personnes qu’on a invitées ?
Je ne suis pas sûr que nos responsables politiques soient pleinement conscients des choses qu'ils font
L. M. : Oui, c’est juste, mais nous avons aussi un mode de vie européen, nous avons nos propres lois et coutumes. Et au cours des dernières années, nous avons vu, par exemple dans le domaine de la santé, que les adeptes de l’islam ne sont pas censés être traités par des médecins. Nous avons vu des cours de natation séparés pour les femmes musulmanes. Cela divise la société. Je pense que c’est un très mauvais tournant et je pense que nos autorités doivent être tenues responsables de cela. Ces personnes ont été invitées par nos dirigeants politiques.
RT : La chancelière allemande a elle-même dit que le multiculturalisme avait échoué. Mais elle fait partie de ceux qui favorisent l’arrivée des réfugiés. A votre avis, une fois qu’ils seront sur place, comment pense-t-elle gérer la situation ?
En autorisant toutes sortes de coutumes qui ne sont pas conformes à nos lois européennes, nous aurons des sociétés parallèles
L. M. :Je ne suis pas sûr que nos responsables politiques soient pleinement conscients des choses qu'ils font en ce moment. Ici, et depuis le début, les élites politiques n’ont fait que des erreurs. Nous ne pouvons pas intégrer les personnes qui ont une culture complètement différente, ni changer notre mode de vie, faire disparaître nos coutumes. Nous ne sommes pas en mesure d’assimiler les gens complètement, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas faire en cette époque moderne caractérisée par une identité transnationale avec iPod et internet. Mais nous devons intégrer ces personnes, car sinon on se retrouvera avec une société parallèle menant à la création de quartiers où se formeront les foyers du terrorisme de demain.
RT: Alors que certaines autorités locales font de véritables efforts pour accueillir les musulmans en Allemagne, les attaques contre les centres de réfugiés se sont multipliées. Comment la société européenne est-elle polarisée en ce moment ? D’après vous, jusqu’où cela peut-il aller ?
L. M. : Je pense que nous aurons des sociétés parallèles, ce qui est très mauvais car cela mènera à l'anarchie, à la fragmentation, à la méfiance au sein de la société. Je pense que la société ne peut fonctionner d'une manière appropriée que quand les gens se font mutuellement confiance et quand ils font confiance aux autorités. En autorisant toutes sortes de coutumes qui ne sont pas conformes à nos lois européennes, nous aurons des sociétés parallèles. Et ces sociétés auront du mal à vivre ensemble.
Petr Bystron du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) estime que «ceci est une question d'intégration. Nous avons des écoles où les musulmans sont minoritaires et on supprime le porc des menus des cantines scolaires. Il s’agit en fait de savoir qui doit être intégré dans la société et comment. Il ne s’agit pas de viande porcine et de viande [en général], la question qui se pose est la suivante : ne sommes-nous pas en train de mener cette intégration d’une mauvaise façon ?»
«Nous sommes confrontés à des choses comme retirer nos crucifix des murs des écoles et des bâtiments publics. Et les marchés de Noël sont maintenant appelés Marchés d'hiver.
Il y a même une plaisanterie en Allemagne : lors d'une conférence de presse, il est annoncé que la célèbre Oktoberfest de Munich, en Bavière, serait désormais organisée... sans bière, conséquence d'un tel type d'intégration».
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