Au centre d’une lutte acharnée, le commerce très lucratif de l'armement est souvent utilisé à des fins politiques. Jusqu’où les poids lourds mondiaux de l’armement peuvent-ils aller pour obtenir des parts de marché ?
Très avantageuse, la vente d’armes permet de booster les économies des puissances exportatrices. Celles-ci mènent une lutte acharnée pour les marchés. Par exemple, les Etats-Unis contrent leurs concurrents au moyen de sanctions. La Chine, elle, attire par ses prix. Piliers économiques européens, la France et l’Allemagne conjuguent leurs efforts pour conquérir de nouveaux marchés.
La vente d’équipement militaire est aussi un moyen de faire passer différents messages politiques et diplomatiques, comme c’est le cas avec l’achat des systèmes antiaériens russes S-400 par la Turquie. Un signal clair envoyé à Washington qui affiche son soutien aux Kurdes. Or, vendre des armes est également un moyen de normaliser certaines relations internationales. La vente des porte-hélicoptères «Mistral» par la France à la Russie s’inscrivait d’ailleurs dans le cadre d’un assouplissement des relations entre les deux Etats mais le contrat n’a finalement jamais été réalisé.
Comment la vente d’armes peut-elle rapprocher les pays ? Quelles sont les stratégies d’influence ? Comment évolue le marché de l’armement ? Et comment les grandes puissances tentent de se le partager ? Pour faire le point sur la question, Oleg Shommer interroge Caroline Galactéros, géopolitologue et présidente de GEOPRAGMA.