Variole du singe : face à l’envolée des cas en Europe, l'OMS appelle à une «action urgente»
- Avec AFP
S'inquiétant d'un triplement du nombre de cas de variole du singe sur le continent, l'Organisation mondiale de la santé a appelé ce 1er juillet les pays européens à se mobiliser pour éviter une propagation plus large de la maladie.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé ce 1er juillet à une «action urgente» contre la variole du singe en Europe, face au triplement observé des cas depuis deux semaines sur le continent. Dans un communiqué, le directeur régional de l'organisation sanitaire, Hans Kluge a appelé les pays européens à «augmenter leurs efforts dans les prochaines semaines et mois pour éviter que la variole du singe ne s'installe dans une zone géographique plus grande».
«Une action urgente et coordonnée est impérative si nous voulons changer de cap dans la course contre la diffusion de la maladie», estime Hans Kluge. Selon les données de l'agence onusienne, l'Europe compte désormais plus de 4 500 cas confirmés en laboratoire, soit trois fois plus que mi-juin. Cela correspond à 90% des cas enregistrés dans le monde depuis la mi-mai, lorsque cette maladie, jusque-là endémique seulement dans une dizaine de pays d'Afrique, a commencé à se répandre en Europe.
Epicentre de cette nouvelle contagion, l'Europe compte désormais 31 pays ou territoires ayant rapporté des cas de variole du singe. Les experts de l'OMS avaient considéré le 25 juin que la flambée des cas constituait une menace sanitaire, mais sans atteindre le stade d'une urgence sanitaire mondiale. Cependant, «l'évolution rapide et la nature urgente de cet évènement signifie que le comité [d'experts] va réexaminer sa position sous peu», indique l'OMS Europe.
L'OMS a appelé le 29 juin au partage des données sur l'efficacité des vaccins contre la variole du singe, bien qu'elle estime à ce stade que la priorité consiste à réduire la transmission du virus à travers des actions de prévention, de dépistage et d'information. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est dit «préoccupé par la transmission soutenue» du virus. «Cela suggère que le virus est en train de s'établir et qu'il peut atteindre des groupes à haut risque, notamment les enfants, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes», évoquant «plusieurs enfants déjà infectés».
Selon le dernier point établi par Santé publique France le 30 juin 2022, 498 cas ont été confirmés dans l'Hexagone (dont 336 en Ile-de-France), contre 330 cas recensés le 23 juin. Si les cas «sont survenus majoritairement [...] chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes», deux nouveaux cas concernent des femmes, signale-t-elle, portant à trois le nombre de femmes infectées par le virus de la variole du singe depuis le 7 mai 2022, date du premier cas détecté en France. D’après l’agence publique, qui indique que la surveillance du virus est renforcée en France, «le contexte européen actuel constitue une alerte et suggère une contamination en Europe».