Deux combattants britanniques et un Marocain condamnés à mort par la République populaire de Donetsk
Deux Britanniques et un Marocain ont été condamnés à mort par la justice de la république autoproclamée de Donetsk (reconnue par Moscou), pour «participé à des hostilités en tant que mercenaires» pour les autorités ukrainiennes.
«la Cour suprême de la République populaire de Donetsk (RPD) a condamné à la peine de mort les citoyens britanniques Shaun Pinner et Aiden Aslin, ainsi que le citoyen marocain Brahim Saadoun, qui sont accusés d'avoir participé à des hostilités en tant que mercenaires faisant partie des groupes armés ukrainiens», a fait savoir l'agence de presse russe TASS ce 9 juin.
Le jugement peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation par les condamnés devant la cour suprême de la RPD, dans un délai d'un mois, selon la même source.
Le chef de la République populaire de Donetsk Denis Pouchiline a en outre évoqué la possibilité d'une grâce des condamnés – tout en soulignant que les habitants de la RPD percevaient, selon lui, la peine infligée contre les mercenaires étrangers «comme une victoire de la justice».
De leur côté, les autorités britanniques ont exprimé leur indignation après l'annonce de la condamnation de leurs deux ressortissants. «Nous sommes évidemment gravement préoccupés. Nous répétons que les prisonniers de guerre ne devraient pas être exploités pour des raisons politiques», a déclaré un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson, tandis que la cheffe de la diplomatie Liz Truss a dénoncé un «simulacre de jugement sans aucune légitimité».
Les Républiques du Donbass et Kiev en guerre depuis 2014
Les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk dans le Donbass sont en conflit ouvert avec les autorités ukrainiennes, qui ne reconnaissent pas leur indépendance, depuis 2014. Toutes parties confondues, les hostilités dans le Donbass ont fait plus de 13 000 morts en huit ans, selon l'ONU.
Moscou reconnaît ces deux républiques et a lancé son opération militaire en Ukraine, le 24 février dernier, en faisant valoir notamment la nécessité de protéger les populations de ces territoires qui seraient menacées de «génocide». Le président russe avait également affirmé que cette offensive visait à «dénazifier» et «démilitariser» l'Ukraine. Les alliés occidentaux de Kiev dénoncent de leur côté une invasion, ont multiplié les sanctions économiques contre la Russie et les livraisons d'armes aux autorités ukrainiennes.