Boutcha : Poutine évoque une «provocation brutale et cynique du régime de Kiev»
Les autorités ukrainiennes et de nombreux pays occidentaux accusent la Russie d'avoir commis des exactions massives contre des civils à Boutcha. Moscou dément, le président russe faisant référence à une «provocation» des autorités ukrainiennes.
Lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, ce 6 avril, le président russe Vladimir Poutine a notamment informé son interlocuteur «de la situation concernant les négociations entre les représentants russes et ukrainiens et a également donné des évaluations de principe sur la provocation brutale et cynique du régime de Kiev dans la ville de Boutcha», selon un communiqué du Kremlin.
Les autorités ukrainiennes et de nombreux pays occidentaux accusent la Russie d'être coupable des exactions survenues dans cette ville ukrainienne, dans le cadre de son opération militaire lancée fin février. Kiev estime que 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes à Boutcha. Parmi les dirigeants occidentaux, le président français a déclaré sur Twitter que «les autorités russes devr[aient] répondre de ces crimes».
La Russie a catégoriquement démenti les accusations portées contre elle à propos de Boutcha. Le 3 avril, le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces russes s'étaient complètement retirées de la ville le 30 mars, alors que les «preuves de crimes» ne sont apparues que quatre jours plus tard, lorsque des agents des services de sécurité ukrainiens sont arrivés dans la ville.
Sur ce sujet précisément, le gouvernement allemand a affirmé ce 6 avril que la thèse d'une mise en scène ukrainienne de cadavres à Boutcha n'était «pas tenable» au vu d'images satellites qui ont été diffusées. Ainsi, d'après le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, des images montreraient notamment que des victimes découvertes par les médias le week-end dernier étaient allongées là depuis au moins le 10 mars, alors que les forces russes étaient dans cette zone.
En tout état de cause, le parquet général de la Fédération de Russie a annoncé, le 4 avril, l'ouverture d'une enquête au sujet des images diffusées à l'appui des accusations ukrainiennes.