Premier décès sur le territoire russe dû à des tirs ukrainiens depuis le début de l'offensive
- Avec AFP
Un aumônier militaire a été tué par des tirs de roquettes ukrainiennes dans un village du côté russe de la frontière, situé non loin de la ville de Kharkiv. Il s'agit du premier décès en territoire russe suite à des tirs ukrainiens.
Un aumônier militaire a été tué par des tirs ukrainiens de roquettes «Smerch» sur un village frontalier russe. L'annonce a été faite le 25 mars par l'Eglise orthodoxe le 25 mars.
«Le père [Oleg Artiomev] se trouvait hier soir [le 24 mars] dans le village de Jouravliovka lorsqu'il est tombé sous les tirs de Smerchs ukrainiens, mourant dans l'exercice de ses fonctions», a indiqué le département militaire de l'Eglise. Il s'agit du premier décès en territoire russe suite à des tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février.
Jouravliovka, dans la région russe de Belgorod, est située à tout juste 2 kilomètres de la frontière ukrainienne. Les 23 et 24 mars, des obus ukrainiens étaient déjà tombés sur Jouravliovka et le village voisin de Nekhoteevka, détruisant des maisons et des voitures sans faire de victime. Dans la foulée, 196 habitants avaient été évacués, selon l'agence TASS.
Selon des chiffres de l'ONU en date du 19 mars, au moins 902 civils dont 39 enfants avaient été tués et 1 459 autres blessés, un peu moins d'un mois après le lancement de l'«opération militaire spéciale russe». Celle-ci vise selon Vladimir Poutine à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine, ainsi qu'à assurer la sécurité des habitants des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk (dont la Russie a reconnu l'indépendance). Kiev et l'Occident voient dans cette offensive une guerre d'invasion.
Chacun des deux camps accuse l'autre d'avoir commis des «crimes de guerre» : le bombardement d'infrastructures abritant une maternité à Marioupol a ainsi été qualifiée par l'Ukraine de crime rentrant dans cette catégorie, tandis que Joe Biden a, le 16 mars, qualifié pour la première fois son homologue russe Vladimir Poutine de «criminel de guerre». Moscou avait pour sa part assuré que la maternité n'était plus en fonction, mais servait de poste de tir aux combattants ukrainiens, et notamment au bataillon néonazi Azov. Le président russe a en outre, au cours d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron, le 18 mars, accusé les forces ukrainiennes, évoquant «en particulier les attaques massives au lance-roquettes et à l'artillerie contre les villes du Donbass».