Marioupol : Kiev accuse la Russie d'avoir bombardé un théâtre, Moscou dément et met en cause Azov

Marioupol Russie Ukraine© AFP PHOTO / TELEGRAM / pavlokyrylenko_donoda / handout Source: AFP
Photographie publiée sur Telegram par le gouverneur ukrainien de la région de Donetsk Pavlo Kirilenko le 16 mars, montrant selon lui le théâtre dramatique de Marioupol détruit.
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Selon Kiev, la Russie a bombardé un théâtre de Marioupol dans lequel plus d'un milliers de civils étaient réfugiés. Moscou nie toute frappe aérienne et accuse le bataillon Azov d'avoir fait exploser le bâtiment où des otages pourraient être retenus.

Marioupol, ville portuaire stratégique encerclée par les forces russes, se retrouve une nouvelle fois au centre de l'attention médiatique après la destruction le 17 mars d'un théâtre dans lequel s'étaient réfugiées, selon Kiev, plus d'un millier de personnes.

Deux versions s'opposent sur les événements : les autorités ukrainiennes accusent la Russie d'avoir bombardé le bâtiment, précisant que le bilan humain reste à ce stade indéterminé. De son côté, Moscou nie tout bombardement du théâtre et soutient que l'explosion est le fait du bataillon Azov – une organisation ukrainienne paramilitaire d'obédience néonazie – qui y retient des civils en otage.

Zelensky accuse la Russie d'être «un Etat terroriste»

«A Marioupol, l'aviation russe a sciemment lancé une bombe sur le Théâtre [d'art] dramatique dans le centre ville. Le bâtiment est détruit», a ainsi affirmé le 16 mars le président ukrainien Volodymyr Zelensky, précisant que le bilan des victimes n'était «pas encore connu». «Le monde doit finalement admettre que la Russie est devenue un Etat terroriste», a-t-il lancé.

La mairie de ce port stratégique sur la mer d'Azov a affirmé dans la nuit du 16 au 17 mars que «plus d'un millier» de personnes se trouvaient dans le théâtre. Un député cité par l'AFP, Serguiï Tarouta, a indiqué sur Facebook, sans citer ses sources, que des gens sortaient vivants des décombres, l'abri situé sous le théâtre ayant tenu. 

Selon la même agence de presse, des responsables ukrainiens ont posté une photo semblant montrer ce bâtiment de trois étages en flammes et dévasté par une explosion. C'est «une effroyable tragédie», a déclaré le maire Vadim Boïtchenko, accusant Moscou de se livrer à un «génocide» du peuple ukrainien.

La société américaine de technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée dans l'imagerie satellite, a publié une photo du théâtre, prise lundi selon elle. Sur cette photo consultée par l'AFP, le mot «enfants» était écrit, en immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.

Provocation du bataillon Azov qui a fait exploser le théâtre, selon Moscou

Côté russe, le ministère de la Défense a catégoriquement démenti les accusations de Kiev concernant une frappe aérienne et accusé des militants du bataillon Azov d'avoir fait exploser le théâtre, selon un communiqué cité par l'agence Tass.

«Pendant la journée du 16 mars, l'aviation russe n'a effectué aucune mission impliquant des frappes sur des cibles terrestres dans les limites de Marioupol. Selon des informations vérifiées, les militants du bataillon nationaliste Azov ont procédé à une nouvelle provocation sanglante en faisant exploser le bâtiment du théâtre», a déclaré le ministère de la Défense.

«Auparavant, les réfugiés qui ont fui Marioupol ont informé que les nazis du bataillon Azov auraient pu prendre des civils en otage dans le théâtre, en utilisant les étages supérieurs comme postes de tir», a ajouté le ministère. Dans son communiqué, le ministère précise encore que compte tenu du danger potentiel pour les civils et de la «provocation du 9 mars autour de l'hôpital numéro 3 de Marioupol, le bâtiment du théâtre n'a jamais été considéré comme une cible de frappe».

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, citant «les réfugiés qui se sont échappés de la ville et un militant capturé d'Azov», a également estimé qu'il pourrait y avoir des otages de la population locale dans le théâtre, dressant un parallèle avec le massacre d'Odessa. Le 2 mai 2014, 48 personnes s’opposant au coup d’Etat de Maïdan avaient péri dans le terrible incendie de la Maison des syndicats d'Odessa, dans laquelle elles s'étaient réfugiées alors qu'elles étaient poursuivies par des nationalistes radicaux.

«Une telle méthode peut choquer ceux qui ne connaissaient pas ces méthodes auparavant mais c'est précisément cette méthodologie qui sert de base à l'idéologie et à la philosophie de ceux qui ont brûlé la Maison des syndicats [à Odessa]. C'est exactement ce qu'ils ont fait. Ils ont enfermé des civils — non pas en tant qu'otages, mais en tant que victimes — sur le territoire d'un site civil. Et la Maison des syndicats est un site civil. Le théâtre dramatique de Marioupol est un site civil. Ils les enferment là-bas puis les sacrifient, a déclaré Maria Zakharova lors d'une conférence de presse le 17 mars. «Vous pourriez penser qu'il s'agit là d'une expression figurée, mais non, cela a un sens profond. Ce sont de véritables victimes sacrées de la part de ceux qui professent le néonazisme. Ils considèrent que c'est normal», a-t-elle ajouté.

Après une série d'échecs, faute d'accord de cessez-le-feu russo-ukrainien, les évacuations se sont accélérées à Marioupol, alors que dans ce port stratégique les habitants manquent d'eau et de nourriture.

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