Vladimir Poutine accuse les forces ukrainiennes de «violations flagrantes» du droit international
Lors d'un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, Vladimir Poutine a accusé les forces ukrainiennes de «violations flagrantes» du droit international et appelé les deux dirigeants à faire pression sur Kiev pour y mettre fin.
Vladimir Poutine a accusé le 12 mars les forces ukrainiennes de «violations flagrantes» du droit humanitaire. Le président russe a porté ces accusations au cours d'un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, exhortant les deux chefs d'Etat européens à faire pression sur Kiev pour y mettre fin.
Répondant à une question sur la situation humanitaire dans les zones où sont déployées les forces armées russes, Vladimir Poutine a accusé les autorités ukrainiennes, civiles et militaires, de commettre des exactions et de recourir à des tactiques contraires au droit international telles que des «assassinats extrajudiciaires d'opposants», des «prise d'otages de civils» et leur «utilisation comme boucliers humains», ainsi que le «déploiement d'armes lourdes dans des zones résidentielles, à proximité d'hôpitaux, d'écoles et de jardins d'enfants».
Le chef d'Etat russe a également accusé les «bataillons nationalistes» ukrainiens de «perturber systématiquement les opérations de sauvetage et d'intimider les civils qui tentent d'évacuer» les zones des combats. En conséquence, Vladimir Poutine a exhorté Emmanuel Macron et Olaf Scholz à faire pression sur le gouvernement ukrainien pour mettre fin à ces «actes criminels».
L'Elysée a rapidement réagi aux accusations portées par Vladimir Poutine, qualifiant ces dernières de «mensonges». Selon l'AFP, le président français et le chancelier allemand ont de nouveau appelé la Russie à «un cessez-le-feu immédiat» et à «lever le siège» de la ville de Marioupol (sud-est) où la situation est «humainement insoutenable».
Selon un communiqué du Kremlin, lors du même entretien, le président russe a présenté les détails de la série de pourparlers entre représentants russes et ukrainiens qui ont eu lieu ces derniers jours. Les trois dirigeants ont examiné certaines questions liées aux accords en cours d'élaboration sur la mise en œuvre des exigences russes déjà connues. Les trois chefs d'Etat sont convenus de poursuivre les contacts concernant la question ukrainienne.
Des «évolutions positives» dans les pourparlers avec l'Ukraine, selon Vladimir Poutine
L'entretien du président russe avec les deux dirigeants européens fait suite à une rencontre avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko, au cours de laquelle Vladimir Poutine a fait état de progrès dans les négociations en cours avec Kiev. Selon le chef d'Etat russe, il y aurait «certaines évolutions positives» dans les pourparlers avec l'Ukraine. «Je vous informerai, bien entendu, de la situation concernant l’Ukraine et, surtout, de l'évolution actuelle des négociations, qui ont désormais lieu presque quotidiennement», a ajouté le dirigeant russe.
Trois sessions de pourparlers ont eu lieu en Biélorussie depuis le début de l’offensive russe en Ukraine dénoncée par Kiev et ses alliés comme une guerre d'invasion et ayant fait l'objet d'un vote de l'Assemblée générale des Nations unies à son encontre. Ces négociations étaient essentiellement focalisées sur la création de couloirs humanitaires pour les civils. Le 9 mars, Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, avait déjà affirmé que la Russie constatait «des progrès» dans les négociations menées avec l'Ukraine.
La Russie mène depuis le 24 février une opération militaire qui vise, selon Vladimir Poutine, à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à venir en aide aux Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance vis-à-vis de l'Ukraine.